
une veste de dessous, un caleçon et une espèce
de jupon plissé. Les femmes n’ont pas le cou nu ;
elles portent constamment un collet, et ne laissent
point voir leur poitrine ; la décence exige même
qu’on n’en distingue pas la forme.
Lhafiit d’hiver et celui d’été ne diffèrent que par
1 épaisseur ou la légéreté des étoffes. Lorsqu’il fait
froid, les Chinois portent des fourrures. Tous les
mandarins qui entouroient l’empereur lors de notre
première audience k Peking , avoient des habits
de peaux dont le poil étoit en dehors.
La manière de s’habiller des Chinois a cet avantage
sur la nôtre, qu’ils peuvent, sans paroître ridicules
, augmenter ou diminuer k volonté le nombre
de leurs robes, k proportion du plus ou du moins
de froid.
A Quantori, ou le vent du nord est très-piquant
et incommode sur-tout les indigènes accoutumés
k de fortes chaleurs , j’ai vu des Chinois joindre
non sans quelque difficulté leurs deux mains ensemble,
tant ils étoient surchargés d’habits. Mais
si le peuple se couvre quelquefois prodigieusement
dans 1 hiver, il s’habille très k la légère pendant
l’été , ne conservant ordinairement que la
veste, le caleçon et les souliers. Pour les manda-
darins et les gens en place, ils n’oseroient, quelque
grande que soit la chaleur, paroître en public sans
etre habillés et sans avoir des bas et des bottes.
Les Chinois sont très-propres k l’extérieur, mais
leur propreté ne s’étend pas k tout. Nous étant
plaints k l’un des mandarins qui nous accompk-
gnoient durant notre voyage., de ce que nous On
’avions pas de linge pour changer; il nous répondit
, en relevant ses manches, que depuis plus
d’un mois il portoit la même chemise : cette partie
de l’habillement est souvent presque usée avant
qu’on la quitte.
On trouve cependant des élégans k la Chine ;
les jeunes gens riches se piquent d’être bien har
billés et d’une manière leste ; il se donnent en
marchant un certain balancement, et affectent de
remuer les bras.
La coiffure des femmes varie suivant l’âge. Des
cheveux épars annoncent une très-jeune fille , et
une tresse pendante ou quelquefois relevée , fait
voir qu’elle est nubile ; les femmes mariées portent
les cheveux entièrement retroussés, et en forment
un noeüd ou une espèce de chignon qu’elles attachent
avec des épingles. Cette habitude de relever
les cheveux dégarnit le front et le rend chauve : aussi
les femmes âgées cachent-elles cette difformité avec
un morceau de toile noire appelé Pao-teou [ enveloppe
de tête]. Les femmes du ICiang-nan s’entourent
la tête d’une £>ande de pelleterie, du milieu de laquelle
elles laissent tomber sur leur front et entre
leurs sourcils une petite bande d’étoffe noire, dont