attachés à leurs mêmes idées, sans considérer la
grandeur ou la petitesse du local, il en résulte que
leurs jardins présentent souvent une trop grande
multitude d’objets, et sont extrêmement confus.
On connoîtra facilement, d’après le plan du
jardin de la maison qu’occupoit M. de Grammont
(n.° 90), à Quanton, la méthode que suivent les
Chinois dans l’arrangement de leurs jardins. Dans
ce plan, les bâtimens occupent une grande partie
du terrain : les allées ne sont pas considérables ,
mais elles suffisent pour des femmes Chinoises ,
qui marchent peu, ne peuvent supporter la fatigue
, et sont obligées de se reposer souvent dans
les pavillons que l’on multiplie exprès pour qu’elles
puissent s’y arrêter. Cette maison , située dans
le faubourg de Quanton, étoit bien entretenue
lorsqu’elle étoit entre les mains du propriétaire
Chinois ; mais maintenant qu’elle est abandonnée,
une partie menace ruine ; plusieurs pavillons ont
fléchi et sont près de tomber , ce qui provient de
la mauvaise manière dont les Chinois disposent les
pilotis qu’ils emploient pour asseoir les fondemèns
des maisons bâties sur le bord des canaux.
Les hannistes de Quanton ont plusieurs jardins
de l’autre côté de la rivière, à Honan ; l’un est
fort resserré et n’offre qu’un étang coupé par une
chaussée avec quelques petites allées bordées en
partie par des bamboux fort élevés , qui masquent
les
les murailles ; un autre est beaucoup plus vaste, et
peut donner une idée des jardins Chinois. Le propriétaire
a fait élever presque au centre de l’emplacement
un gr^nd pavillon pour y déposèr le corps
de son père, et l’a êntouré d'un canal qui traversé
* ensuite le jardin, et së rend dans un étang considérable;
le reste du terrain est rempli de pavillons,
de ponts, et garni d’arbres et de fleurs ; Tes
allées Vont en Serpentant, et sont formées dé
cailloux de plusieurs couleurs , représentant difl-
ferens dessins, mais dans ùn endroit on s’est contenté
de placer sur le sol, à la distance d’un pied
les unes des autres , des pierres de deux pieds dé
long, et de huit pouces d’élévation, pour se préserver
de l’humidité.
Jespérois, lorsque j’étoisà Pekirig, pouvoir examiner
les jardins de l’empereur, mais je n’en ai vu,
qu’une portion; ils sont, en grande partie, occupés
par une rivière dont les bords plantés d’arbres
ombragent plusieurs pavillons, qui paroissent fort
jolis au dehors, mais qui sont mesquins en dedans.
La vue des jardins de l’empereur, prise de dessus
le pont, est belle ( n,° 2.) > et le paysage est vraiment
magnifique. Je ne parlerai pas des jardins dé
Yuen - ming - yuen , ce que j’en ài parcouru né
mérité aucune attention, quoique l’endroit où nous
étions places, fut destiné pour les fètes que l’ern-
pereur donne à sa cour et aux ambassadeurs*
tóme 11. n