ajoutent une écharpe et un bonnet rouges ; ils rte
mangent ni viande, ni poisson , ni ail, ni oignon ;
ne boivent pas de vin, et mènent enfin une vie très-
frugale; néanmoins, iis sont assez ordinairement
gros et gras. Les bonzes ont des supérieurs, et leur
noviciat est fort rude.
Les Tao-tse sacrifient aux démons, un cochon,
un poisson et une poule ; ils exercent, ainsi que
les Ho-chang, le métier de devins, vont comme
eux dans les cérémonies , assistent aux enterre-
mens pour chasser les mauvais génies, se mêlent
de guérir les malades, et bénissent les jonques
au moment où elles mettent en mer ; iis parcourent
les rues, ainsi que dans l’Inde, en se frappant,
pour expier les péchés des hommes, et font des
quêtes : enfin, il n’est sorte de moyens qu’ils n’emploient
pour tromper les trop crédules Chinois.
Kao-tsou desTang, à la mort de son père Tay-
tsong, en 64$> de J. C. , ayant assigné un lieu
particulier aux femmes de l’empereur défunt, appela
ce palais, Ngan-y-fang [ séjour de la tranquil~
litéJ. C ’est à cette circonstance que les bonzesses
doivent leur origine : ces femmes vivent en communauté,
sont habillées comme les bonzes , ont
la tête rasée et entourée d’une toile. Les bonzesses
sortent et peuvent se marier ; mais elles en doivent
prévenir auparavant leur supérieure : si elles deviennent
enceintes étant encore dans la retraite,
elles
SUR LES CHINOIS . ^ 6$>1
«îles sont punies. Ces femmes s’appellent Che-dy,
et ordinairement Ny-kou.
Quoique les Chinois emploient les bonzës dans
un grand nombre de circonstances , ils les méprisent
ainsi que tous ceux qui embrassent cet état
dans un âge avancé, et qui ne sont ordinairement
que de la dernière classe du peuple; c’est ce qui
fait que les bonzes achètent de jeunes enfàns pour
les élever dans leur doctrine, et pour la perpétuer.
Un principe établi à la Chine, est que tout homme
doit son travail à la patrie : o r , les bonzes renonçant
à tout, pour se livrer à la contemplation, ou
plutôt à la fainéantise, il n’est pas étonnant que le
peuple n’ait aucune considération pour des gens
qui manquent au devoir le plus sacré. C ’est aussi
pour écarter cette mauvaise opinion , et s’attirer
le respect et la confiance , que les bonzes saisissent
toutes les occasions pour acquérir des richesses
et de la considération. Consultés dans les
funérailles sur la place convenable pour enterrer
un mort, ils s’entendent avec le propriétaire du
terrain , et partagent avec lui le prix de la vente:
faut - il s’attirer la protection de l’empereur , ils le
mettent au nombre des dieux : veulent-ils faire
venir le peuple dans les temples , et en recevoir
d’abondantes aumônes, ils annoncent des prodiges
et des choses extraordinairls ; ils disent qu’il faut
faire des offrandes ou bâtir des temples, sans quoi
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