
Une fille libre, dans la dernière misère, peu,
être vendue, mais il faut ,u ’elle y consente «
qu elle soit censée se vendre elle-même
H n’existe pas à la Chine de marché oü l'on conduise
publiquement des hommes, des femmes et
es enfans pour être mis en vente; il ne s’en fait
de publiques que par autorité de justice. On vend
une fille lorsque, prostituée du consentement de
sesparens , elle ne peut épouser son amant.
On vend les concubines d’un mandarin, lorsque
ses biens sont confisqués légalement : ces circons,
tances arrivent rarement.
Iæs prisonniers de guerre sont esclaves de droit •
on les emploie à travailler vers les frontières, e‘t
on les traite comme les débiteurs de l’empereur
qui sont envoyés en Tartarie, et deviennent es,
claves du prince.
e u n u q u e s .
L es eunuques étoient autrefois en grand n-ombre;
iis■ jouissoient, sous les empereurs Chinois, d’un
crédit considérable, et rem p lo ien t les emplois
les plus importans. De dix mille eunuques qui
existaient lors de la conquête de la C h in e le s
Tartares n’en conservèrent que mille, qu’ils réduisirent
même ensuite à trois cents; mais depuis,
Jes eunuques sont devenus plus nombreux : cependant,
comme |e l’ai déjà dit dans mon Voyage,
SUR LES CHINOIS.
ils n’excèdent pas en totalité cinq à six mille, en
réunissant ceux qui existent chez l’empereur et
chez les grands, où cette espèce d’homme nest
employée qu’à, des fonctions viles ou de peu d importance.
Les eunuques de l’empereur sont destinés
à ïe garder dans l’intérieur du palais, à le
servir ainsi que ses femmes, à balayer les appartenons
et à entretenir la propreté des meubles,
enfin, à être les gardiens des maisons imperiales,
soit à Peking, soit au dehors de la capitale. Ils sont
en outre chargés du soin de compter les personnes
qui entrent chez l’empereur, et de veiller exactement
à ce qu’aucune d’elles ne reste dans le palais.
Lorsque l’empereur veut faire quelque présent
à des ambassadeurs étrangers , les eunuques,
le reçoivent de sa main, et le remettent aux ministres,
qui ïe donnent eux-mêmes aux ambassadeurs.
Cette habitude d’être avec le souverain ,
peut donner sans doute quelque crédit à certains
eunuques, et il est à présumer que les mandarins
les ménagent ; mais ils n’ont aucune influence
sous la dynastie régnante, et la nation les méprise.
Voici ce dont j’ai été témoin :
La dernière fois que nous allâmes au palais ,
un eunuque, tandis que nous étions à attendre
dans une salle basse ,. .vint s’asseoir près de nous,
et se mit à nous considérer ; l’officier 1 artare du
palais qui nous accompagnoit, et qui portait un
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