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nobles tous ceux qui sont ou qui ont été mandarins
, et ceux qui ont obtenu quelques degrés.
C ’est encore un titre de noblesse que d’avoir reçu
quelque marque d’honneur de l’empereur : ces
titres s’accordent même aux ancêtres des personnes
que ïe prince veut honorer, mais ne se transmettent
pas aux enfans. Les fils du plus puissant mandarin
, s’ils n’ont pas de talens , rentrent bientôt
dans la classe ordinaire, d’autant plus que les biens
du père , ne passant pas k un seul enfant, mais
étant partagés entre tous les frères, les richesses
diminuent en proportion du nombre des héritiers :
aussi les familles ne subsistent pas long-temps dans
le même état de splendeur.
La famille la plus ancienne est celle de Confucius
; c’est la seule qui jouisse d’un titre d’honneur
qui passe au descendant direct.
II y a sept classes de citoyens ; les mandarins r
les militaires , les lettrés , les bonzes , les laboureurs
, les ouvriers et les marchands. Tous les
citoyens , lorsqu’ils ont les degrés nécessaires ,
peuvent parvenir aux emplois ordinaires ; mais il
faut du talent, du crédit et des services pour en
obtenir de plus importans.
Les mandarins de robe et d’épée sortent presque
tous des trois dernières classes de citoyens. L’état
de mandarin, soit civil, soit militaire, est le plus
respecté ; tous les Chinois aspirent k le posséder,
d’autant plus que celui qui en est revêtu jouit d une
portion d’autorité, et se trouve k même d acquérir
des biens et des honneurs.
Les lettrés sont des aspirans qui briguent les
places, et font tous leurs efforts pour les obtenir ;
car un lettré sans emploi est peu considéré. Les
noms des lettrés sont inscrits au tribunal du Ly-
pou ; c’est lui qui est chargé de la nomination de
tous les mandarins, et qui instruit 1 empereur lorsqu’il
y a des places vacantes.
Les bonzes sont en grand nombre. La superstition
étant générale k la Chine, ils savent en tirer
parti; aussi possèdent-ils,des maisons, des terres
et des fermes.
Les laboureurs sont nombreux : c’est la classe
que le gouvernement protege le plus ; c est elle
aussi qui est la moins riche. Les Chinois , soit
qu’ils cultivent leurs propres terres , soit quils
fassent valoir celles des autres , sont en général
peu fortunés.
Les marchands sont peu considérés , et l’on
méprise même ceux q u i, sortant de leur patrie ,
s’exposent k toutes sortes de dangers pour aller
commercer au loin. Nous ne devons pas nous
étonner, après cela, si les Chinois n’ont pas une
grande estime pour les marchands Européens qui
fréquentent la Chine , puisque , les mettant sur
la même ligne que leurs compatriotes qui vont
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