
De toutes ces explications peu satisfaisantes du
ay-fcy, il est résulté que Ja plupart des Chinois
« ayant pas d’opinion décidée, les uns sont tombés
dans athéisme , les autres ont reconnu un être
primitif, mais sans trop savoir ce qu’il étoit ; et ce
qui prouve combien l’homme s’égare et se perd
orsqu il veut trop raisonner, c’est que tous ont
me e à leurs différens sentimens les nombreuses
superstitions des autres sectes.
De toutes les religions établies à la Chine, aucune
n est dominante : elles sont toutes subordonnées
au gouvernement, qui, même dans certaines
circonstances, a diminué le nombre des prêtres et
détruit une partie des temples.
L empereur à ia Chine est ie chef suprême.
Tous les individus qui composent l’empire sont
égaux devant lui. Les bonzes ou les prêtres ne.
jouissent d’aucun privilège particulier, et sont
soumis, comme tous les autres citoyens, à ia volonté
du souverain.
C U L T E S .
L e s premiers hommes, nécessairement frappés
cFétonnementet d’admiration à la vue-des merveilles
de la nature, ne durent pas rester long-temps sans
soupçonner l’existence d’un Être suprême et créateur
de I univers. Pénétrés de cette idée sublime, iis,
adorèrent dans ie principe ia Divinité ; mais bientôt
SUR LES c h i n o i s : 3 4 ?
s’éloignant de ce culte pur et sans mélange , iis
tournèrent ieurs hommages vers des choses qui
étoient plus k leur portée, et frappoient davantage
leurs sens.
A mesure que la population s’accrut, les vertus
dispàrurent et firent place à des crimes jusqu’aiors
inconnus. Les inéchans se multiplièrent, et parmi
eux se montrèrent de grands scélérats, dont la destruction
fut un bonheur pour les peuples. II étoit
juste que ceux qui avoient purgé la terre de semblables
fléaux , obtinssent l’estime et l’admiration de
ieurs concitoyens ; mais i’importance et le mérite
de leurs actions, échauffant l’imagination , on finit
par les adorer, et de ik naquit ie cuite des héros
et des demi-dieux.
Délivrés des maux qui les avoient tourmentés ;
mais pressés par d’autres auxquels il étoit impossible
de remédier, les hommes s’imaginèrent bientôt
qu’il devoit exister des êtres supérieurs aux mortels
, mais inférieurs k la Divinité , et qui prési-
doient sous elle aux saisons, aux élemêns, aux
maladies et aux accidens qui affligent i’humanité.
Ce furent ces idées qui les portèrent k admettre
un nombre infini de dieux subalternes , classés
en bons et mauvais génies , cuite répandu chez
tous les peuples , et dans lequel ils ont plutôt
recours aux mauvais, qu’k l’Être suprême, parce
qu’il semble plus naturel de prier celui dont on