lettre doit être composée de neuf feuilles , ‘et écrite
avec des caractères d’une moyenne grandeur. On
commence au second feuillet , et i’on met son
nom à ia fin, vers le bas de ia page. Le nom de
îapersonne à. qui s’adresse ïa lettre, doit être placé
plus haut que le reste de i’écriture, et doit former
un alinéa. Si un Chinois , portant le deuil d’un
de ses proches, écrit k quelqu’un, il colle un papier
bleu sur son nom : s’il envoie un présent,
il emploie du papier blanc, au lieu de rouge. Une
lettre se plie en long, et se met dans une enveloppe,
sur laquelle on colle une bande dè papier
rouge, en marquant que ia iettre est dedans ; on
i enferme ensuite dans un sac de papier dont on
coiie ie haut, et i’on écrit dessus le nom, ia qualité
et ie ïieu de ia demeure de la personne k laquelle
on veut la faire parvenir.
On conçoit combien tout ce cérémonial doit
etre fatigant ; mais les Chinois parviennent, par
une habitude et un- usage continuels , k se familiariser
avec ces pratiques extrêmement fastidieuses ;
ils s’accoutument k les remplir dès leur plus tendre
jeunesse , et se font un mérite de ies exécuter
ponctueliement ; enfin, iis y attachent même une
si grande importance, qu’ils regardent comme bar*»
hares ies nations qui ne s’y conforment point,
HA B 1 L LE M E N T.
L es Chinois s’habillent constamment de la même
manière : peu curieux, comme on i’est en Europe,
de modes nouvelles , le petit-fils porte ies habits
de son aïeul, sans craindre de choquer les yeux de
personne. Les robes des anciens Chinois étoient
amples et longues , des manches immenses tom-
boient jusqu’k terre, et une chevelure bien fournie
se reievoit sous des bonnets dont ies formes variaient
suivant les états et ies grades.
Forcés d’abandonner ces antiques vêtemens iors
de la copquête de ia Chine par les Tartares, ies
Chinois prirent l’habit et la coiffure de ieurs vainqueurs
; mais k cette époque plusieurs d’entre eux
aimèrent mieux s’expatrier, et préférèrent même ia
mort plutôt que de renoncer aux usages de ieurs
ancêtres. Les Chinois ont la tête rasée, et conservent
seulement sur ie haut une touffe de cheveux
qu’ils laissent croître, et dont ils font une longue
tresse qu’ils appellent Penzé. Leur habillement
consiste en plusieurs robes ; celle de dessus descend
jusqu’au-dessous du mollet, ies manches
sont d’une moyenne largeur. La robe de dessous
est plus longue , et serre davantage le corps ;
ies manches de celie-ci , larges par en haut, sè
rétrécissent vers le poignet , se terminent ensuite
en forme de fer k cheval , et couvrent presque