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qu’en voulant le retirer ensuite, on en enlève
une portion avec ie bâton. II y a de ces pierres
qui sont extrêmement curieuses, soit pour leur
qualité, soit par ia manière dont elles sont travaillées.
Outre Pécritoire et les pinceaux , les Chinois
font encore usage d’une espèce de griffe formée
de trois ou cinq pointes, entre lesquelles ils placent
leurs pinceaux lorsqu’ils cessent d’écrire ; d’autres
fois ils se servent d’un petit vase dentelé de porcelaine
, orné de quelque figure d’insecte de ia
même matière.
La vieille encre de la Chine est bonne dans
i hémorragie et pour l’estomac , mais il'faut qu’elïe
soit d’une qualité supérieure. Cet effet de l’encre
n’est pas surprenant, puisqu’elle est composée
avec ïe Ngo-kiao, ou colle de peau d’âne, qui est
un remède souverain dans les crachemens de sang.
La dose pour ies personnes d’un âge fait, est
de deux gros dissous dans du vin et de l’eau.
PEINTURE.
L e s Chinois peignent très-bien les fleurs, les
plantes, ies maisons, les bateaux ,. enfin tout ce
qui appartient à leur pays : mais cette extrême
précision qu’ils mettent à exprimer ies objets , est
souvent trop minutieuse ; car , lorsqu’ils ont k représenter
dans un paysage une chose éloignée, ils
entrent dans les mêmes détails et la dépeignent
aussi distinctement que si elle étoii vue de très-
près. A ce défaut grave en peinturé, il faut ajouter
leur peu de talent à rendre ie Corps humain, dont
ils étudient peu les proportions : aussi, d’après
leurs tableaux, on s’est figuré en Europe que les
Chinois étoient petits , larges, et qu’ils avoient de
grosses têtes. Leurs peintres saisissent mieux la
ressemblance du visage , mais l’exécution et le
coloris en sont mauvais , à cause du blanc qu’ils
font entrer dans toutes ies couleurs. Voici comment
ils travaillent dans cette occasion : ils couvrent
premièrement l’ovale de la figure avec une teinte
de couleur de chair, et commencent ensuite par
la première partie du visage qui leur vient à l’idée,
tantôt par un oeil, tantôt par la bouche, passant
ainsi d’une partie k une autre sans suivre de règle
fixe. Un peintre de Quanton s’étant avisé un jour
de peindre en pied un Européen , il le représenta
d’une manière tout-k-fait extraordinaire ; la tête
étoit grosse, et, depuis les épaules, les proportions
aüoient en décroissant , de sorte que les jambes
étoient fort petites et les pieds encore davantage ;
c’étoit, pour ainsi dire, un pain de sucre renversé.
II faut cependant observer que les peintres de
Quanton l’emportent sur ceux des provinces ; ce
qui vient sans doute de ce q u e , communiquant
davantage avec les Européens , ils ont pu recevoir