
chariots, un autre en face de chaque éléphant, et
le dernier, ou celui du milieu, en face du générai.
Entre les soldats du joueur et ceux de son adversaire
, il y a deux lignes vides.
Le générai ne sort jamais des points d’intersection
formés par les quatre cases qui sont auprès
de iui : les deux assesseurs sont à. ses côtés ; iis
remplacent nos fous et marchent de même. Les
deux éléphans qui viennent ensuite, n’existent pas
chez nous.
Les cavaliers sont comme ies nôtres, et les
chariots tiennent ia piace de nos tours. Les ca-
nonniers précèdent ies cavaliers ; iis marchent
comme ies chariots, et ne peuvent prendre aucune
pièce s’ii n’y en a une autre qui ies en sépare.
Les cinq pions ne prennent pas de côté, mais
en avançant et sans jamais reculer.
Les cavaliers n’attaquent pas ie roi ennemi, à,
moins qu’ii n’y ait une pièce de son jeu entre eux
et iui ; celui - ci se défend en se retirant sur un
autre point, ou en mettant une autre pièce devant
iui, ou en se découvrant le côté et faisant retirer
son soldat. Ce jeu est estimé à ia Chine, et i’on
fait cas de ceux qui ie connoissent bien.
Les Chinois ont , en outre , différens jeu x ,
entre autres ceiui appeié le jeu du docteur. Ils ont
aussi le domino et une espèce de damier ; celui-ci
contient trois cent soixante et une cases, et chaque.
SUR LES C H IN O IS . 3 I 3
joueur a un grand nombre de dames ou blanches
ou noires. L’avantage à ce jeu consiste à enfermer
son adversaire, et à s’emparer de la pius grande
partie des cases.
Les Chinois jouent par-tout ©il iis se trouvent.
J’ai vu à. Quanton un grand mandarin se rendre
dans nos quartiers: à peine fut-il entré dans ia
maison, que ies soldats, les valets, les bourreaux
qui étoient venus avec lui se mirent tous à. jouer
par terre. Enfin, ies gens du peuple passent souvent
ies nuits entières à jouer ; mais iis n’en vont
pas moins ie lendemain à leur ouvrage.
M U S I Q U E.
L a musique fut de tout temps très-estimée à ia
Chine ; mais loin de la regarder comme un objet
d’amusement et de plaisir, les anciens Chinois-la
dirigèrent vers un but plus grave et plus noble ;
Üs en firent la règle du gouvernement et la base
de la morale.
On ne faisoit autrefois aucune cérémonie sans
qu’eiie fût accompagnée de musique : ie Chou-
king rapporte qu’on mettoit en musique la promesse
qu’un homme faisoit de se corriger, qu’on
lui chantoit de temps en temps cet air, et qüe s’il
ne changeoit pas de conduite, on le puñissoit.
Suivant les anciens Chinbis , la connoissance
de la musique empnrtoit avec elle celle des sciences.