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ne construisent pas solidement ; et malgré le soin
qu iis ont de peindre les bois et ia charpente , ie
soleil et la pluie détruisant bientôt la peinture ,
une seule année écoulée sans faire de réparations,
doit suffire pour tout anéantir.
L’empereur avoit abandonné finutiïè possession
de ce jardin à un marchand très-riche ; mandarin
de sel à Yang-tcheou-fou , à ia charge de i’entre-
temr ; mais celui-ci n’y faisoit rien, dans f’idée que
ce prince , fort âgé , n’y viendroit pas. II est étonnant
que íes mandarins, qui sont inventifs pour se
procurer de i’argent, n’aient pas engagé l’empe-
Teur à se rendre de ce côté, ou du moins à en
montrer le désir, pour avoir un prétexte de ruiner
ce marchand, qui auroit été énormément rançonné
pour empêcher cette visite inattendue.
Ces jardins nous donnèrent une idée complète
de ia manière dont les Chinois-les construisent.
On y trouve beaucoup de pavillons:, des arbres par
bouquets , des rochers, des ponts , des étangs, des
rivières, mais peu de promenades. Avant de quitter
Ou-yuen, on voit dans une des cours, deux tigres
en marbre blanc, remarquables par lèurs mauvaises
proportions ( n.° joJ. A la sortie des jardins , et le
iong du canal, on distingue encore les restes de
I escalier, et deux blocs de pierre avec les tronçons
des mâts auxquels on suspendo« autrefois des
drapeaux,
DE PEKIN G. 4 1
Au retour de notre promenade, nous vîmes passer
plusieurs, barques impériales ; elles sont belles et
fort grandes. II y a sur l’avant un cabestan, et tout
près, un arc de triomphe çn bois rouge, verni
et doré , servant k supporter les ancres ; les fenêtres
.sont du même bois. Une moyenne barque que
je mesurai * avoit quatre-vingt-douze pieds de longueur
, sur dix-huit de largeur. L’emplacement du
Cabestan est de quinze k seize pieds ; un passage de
trois pieds de large règne des deux côtés du bateau
, et sert pour la communication de l’avant k
l’arrière (ni’ 32 ). Ces barques ne portent que sept
k huit cent pics de riz, mis en grenier [39 milliers
iô o j hect. k zf 3 milliers iopôhect.], tandis qu’elles
pourroient en contenir le double ; mais le peu de
profondeur des eaux du canal s’y oppose, et même
on est obligé souvent d’ôter du riz et de ie déposer
dans de petits bateaux,. pour le reprendre
ensuite lorsque les eaux sont plus profondes.
Le riz que ces barques transportent à Peking
est destiné pour la maison de l’empereur , et pour
la paie des mandarins et des soldats de la province
de Petchely. Ces barques vont lentement
et ne font qu’un seul voyage dans . l’année. Quelques
unes vont fort loin ; néanmoins les conducteurs
ne reçoivent pas du gouvernement, dans
cette occasion, au-delk de cent taëls [750 ïiv.]
pour leurs dépenses, quoiqu’ils soient obligés d’en