devant îe nom de l’empereur, et assistèrent à la
comédie; les mandarins leur firent servir des rafraî-
chissemens , et leur donnèrent des présens consistant
en soieries.
Nous 11 assistâmes point à la cérémonie * car k
notre arrivée les Chinois nous ayant placés k l’écart,
avec des domestiques, nous partîmes et nous parvînmes
bientôt à la porte de la ville en suivant
une rue remplie de poussière et garnie de chétives
maisons. Le chemin en dehors est beau et bordé
d’arbres. Nous passâmes plusieurs villages et un
pont bati sur une petite rivière qui étoit pour lors
gelée : les corps-de-garde et les pagodes sont toujours
dans un état pitoyable ; enfin , dans toute
notre route nous ne vîmes rien de remarquable
avant d’être auprès des murailles de Yen-hien. Je
traversai cette ville à pied, car mon cheval n’ayant
plus la force de marcher, j’avois été forcé de l’abandonner
avant d’y arriver : ces animaux étant mal
nourris, ne peuvent supporter une longue course.
Le Kong-kouan dans lequel on nous conduisit
au sortir de la ville, étoit misérable ; mais ayant
aperçu en passant dans Yen-hien une maison
garnie de banderoles, nous nous y fîmes conduire.
Quelle fut notre surprise d’y trouver les gens de
notre premier mandarin , disposant tout pour recevoir
leur maître ! nous les chassâmes et nouis
nous installâmes dans ce nouveau Kong-kouan ,
beaucoup meilleur que celui qu’on nous avoit destiné;
ce qui fait voit que les Chinois ne s’oublient
pas, et commencent toujours par eux lorsqu’on les
laisse faire.
[2 1 .] Nous arrivâmes à onze heures à Fou-
tchan-y : les portes qui sont k l’entrée et k la sortie
de ce bourg, sont presque détruites, et en aussi
mauvais état que les maisons. Enfin , il ny a rien
de remarquable en ce lieu, qu’un pont fort ancien,
de quatre arches avec trois plus petites entre
les piles : ce pont est pavé de pierres , et borde
de parapets ; mais tout l’ouvrage est sur le point
de s’écrouler.
La campagne est toujours unie ; les maisons
des villages, toutes assez misérables, sont basses ,
arrondies , ou presque plates ; les pagodes ne valent
pas mieux que les demeures des particuliers,
et sont en grande partie très-délabrées. Descendus
dans notre Kong-kouan, en dehors de Fou-tching-
hien, nous allâmes voiries murailles de cette ville,
qui sont k-peu-près tombées. En général, les environs
offrent un coup d’oeil triste , et l’on ne voit
que des ruines.
M. Vanbraam parvint k se procurer un semoir
Chinois ; cette machine est composée d’une espèce
de trémie, au fond de laquelle il y a deux petits
canaux qui conduisent le grain k chacun des deux
pieds, dont l’extrémité est armée d’un petit socle.