Nous trouvâmes k notre retour nos Chinois occupés
k recevoir des provisions, et bientôt après,
nos bateaux quittèrent le rivage, laissant k droite
des montagnes boisées avec de petits villages dans
les bas, et sur la gauche un terrain plat avec des
montagnes dans l’éloignement. La rivière est large :
l’eau en montant et en descendant, fait prendre
k la vase les formes les plus singulières. Chaque
brin de paille, entouré de limon , représente un
vase, un arbre ou une maison.
Nous vîmes ensuite des habitations ou l’on s’oc-
cupoit k faire du vin, et un village renommé pour
son commerce en huile , et remarquable par un
quai qui règne le long de la rivière ; près de Ik des
Chinois travailloient k terminer un très-grand bateau.
Nos mariniers tiroient les barques avec de
petites cordes très-fortes ; chacun avoit la sienne.
[28.] Terrain plat avec des montagnesVune
lieue de distance, mais qui se rapprochent de temps
en temps, et forment des vallées. Ces montagnes
sont arides k leur sommet, et boisées k leur base.
Le terrain est ocreux et sablonneux ; les pierres
sont disposées par bancs inclinés, et se détachent
par feuillets.
Après avoir dépassé une tour de sept étages ,
dont il ne restoit que la pièce de bois qui soutenoit
le comble, et deux cercles de fer , nos bateaux
mouillèrent*près des murailles de la ville de Fouhïkng
hien. On voitk sa sortie, du côté des montagnes
, un pont très - bien fait, composé de trois
grandes arches , et d’autres plus petites ( n.° 64),
Les environs sont en partie couverts de maisons
et de magasins remplis de branches de p in , que
les Chinois transportent par eau dans beaucoup
d’endroits, car nous rencontrâmes plusieurs bateaux
et des radeaux, qui en étoient entièrement
chargés. La campagne est belle et pittoresque; les
champs sont couverts d’herbe à huile; on aperçoit
aussi beaucoup de pêchers,; et d’autres arbres fruitiers
sous lesquels les Chinois sèment quelques
grains. Les mûriers, dont on trouve un grand
nombre , sont ici plus gros que ceux que nous
avions vus précédemment ; on les élague en dedans
pour leur donner de l’air, mais on ne coupe
pas toutes les petites branches. En générai, ces
arbres ne paroissfent pas aussi bien taillés que dans
la province de Kiang-nan.
On ne voit plus autant de monde, et même
on n’en rencontre que fort peu : les habitations
sont en petit nombre : elles sont le long de la rivière,
et pour la plupart chétives. Nous ne vîmes
dans cette journée qu’une pagode, et un seul arc
de triomphe.
[ 29. ] La qualité et la disposition du terrain
continuent d’être les mêmes : la campagne estrem-
plie d’arbres,- de mûriers et de bamboux ; presque
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