
O B S E R V A T IO N S
'qu’il soit nécessaire de le polir. Lorsqu’on veut faird
paroître les veines du bois, on ne fait aucune préparation
avant d’étendre le vernis. Cette matière est
matte dans les commencemens, et semble épaisse ;
mais à fa longue elle pénètre peu-k-peu, devient
transparente et laisse apercevoir les nuances du
corps qu’elle recouvre.
On trouve k Quanton difîerens ouvrages tout-
à-fait préparés, et auxquels il ne s’agit plus que
d’ajouter la dernière couche de vernis ; on les orne
ensuite, k volonté, ou de fleurs coloriées, ou de
dessins en or. Si Ton n’a k peindre que des fleurs,
on n’y met aucune préparation; mais si les dessins
sont en or , on couvre d’abord l’ouvrage avec
de la gomme, et on y applique ensuite les feuilles
d’or. Lorsque les peintures ou les dorures sont terminées,
on passe par-dessus une très-légère couche
de vernis.
Les ouvrages en vernis sont communément
noirs ; on en voit peu d’une autre teinte ; ces derniers
ne sont pas aussi beaux ni aussi lustrés que
les premiers, parce que le blanc qu’on est obligé de
faire entrer dans la couleur, la rend terne et matte.
T O N G ' - T C H OU»
C e t - arbre croît facilement, et s’élève k une
moyenne hauteur ; son bois est tendre et spongieux
, ses feuilles sont d’un beau vert. Le Tongtchou,
sur - tout lorsqu’il est chargé de ses noix,
ressemble assez au noyer ; ses fruits verts dans le
principe, jaunissent en mûrissant, et contiennent
deux où trois amandes noires en dehors , blanches
en dedans] qui ont une vertu purgative.
L’huile qu’on retire en pressant ces amandes ,
est bonne k brûler, mais elle donne beaucoup de
fumée. Dans son état naturel, on l’appelle Tong-
yeou ; mais lorsqu’elle est préparée pour servir k
la peinture , elle se nomme Ming-yeou , vulgairement
rhuile de bois ; les Chinois s’en servent
beaucoup.'Voici comment ils la rendent propre k
cet usage : iis la font chauffer avec de la cérüse ,
dans la proportion, de deux onces de celle-ci sur
une livre d’huile : lorsque ce mélange a bouilli et
qu’il commente k s’épaissir, on le verse dans des
cruches que l’on ferme avec soin ; après avoir subi
cette préparation, il ressemble au Vernis et en acquiert
toutes les qualités : il se dissout dans la térébenthine
, et l’on peut à’en servir pour peindre
sur les étoffes, sans crainte que l’eau puisse détruire
les couleurs. Il faut avoir la précaution, lorsqu’on
emploie cette huile , de la mettre dans un vase et
de la couvrir avec une feuille de papier, car,sans
cela ellei se dessèche : on l’étend sur le bois , soit
pure, soit mêlée avec des couleurs ; elle sèche
promptement, mais elle a le défaut de jaunir, surtout
si elle est masquée par quelque meuble.