lout dont on dépend entièrement; car le territoire
de Macao est si circonscrit, qu’il ne peut fournir
à la consommation journalière des habitans, et que
presque tout s’y apporte du dehors. H y a à Macao
plusieurs églises et quelques couvens, dont un de
emmes : on s’étonne d’en trouver autant dans un
espace aussi borné , mais le zèle l’emporte sur les
moyens. Les églises sont grandes, simples et peu
décorées, car on ne peut parier des mauvais tableaux
.qui en couvrent les murailles. Les Portugais
s’y rendent assidûment tous les dimanches
pour entendre l’office, et sur-tout pour voir passer
les femmes : celles-ci sont vêtues de noir, et portent,
suivant leurs moyens , la mante, le sarace ou le
dos ; ces deux derniers habiliemens, qui ressemblent
à des espèces de manteaux,, couvrent absolument
le corps. Sous l’un de ces trois vêtemens,
une femme peut afier où bon lui semble ., sans
crainte d’être reconnue même par son mari. Les
Portugaises de distinction se font porter en palanquin
et mettent la mante; mais celles dont h fortune
est bornée, se contentent d’un coffre presque
carré et peu élevé , qu’on nomme dans le pays,
Cayofa [cage a poule]. J’avois de la peine à concevoir,
dans les coinnjencemens que j’étojs à Macao,
comment une personne pouvoit entrer dans une
pareille voiture; mais je remarquai qu’avec i’habi-
tude où. sont les femmes, en Asie, de croiser leurs
jambes , elles pouyoient s’y placer- facilement, et
même deux ensemble. Lés femmes portent communément
des chapelets, la-plupart les ont en or,
et toutes se font suivre par un nombre plus ou
moins grand de servantes*
Les Portugais se fréquentent enjtre eux y et communiquent
peu avec les étrangers ; les femmes
vivent trèsiretirées : PinsiWuction est feiblëpour les
hommes, et bien davantage pour le sexe. Les habitans
sont basanés ; ceux qui arrivent d’Europe »
ou qui descendent de particuliers venus de Lisbonne
, ont le teint plus clair : en- général le peuple
»’est pas bien de figure, c’est un mélange de Chinois
, d’indiens et de Maïays. On rencontre dans
les rues de Macao plusieurs femmes Chinoises ;
elles portent presque toutes un parasol k moitié
fermé , qui sert à les garantir du soleil et des yeux
importuns ; mais ces parasols se lèvent souvent,
sur- tout lorsque la femme Chinoise est jeune et
jolie , ou du moins croit l’être. H faut du temps
pour s’accoutumer à leurs traits ; rien ne paroi*
plus extraordinaire , en effet, que de voir une
femme avec des yeux étroits et aïongés, un nez
retroussé mais peu paillant, des pieds très-petits,
et marchant en chancelant. Les hommes ont la
même figure, mais leur teint est plus rembruni*.
Les étrangers résident une partie dë. lannee à?
Macao , et y répandent une asse# grande quantité
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