
mange frais, et avec du sirop de sucre; il est rafraîchissant;
les Chinois se servent aussi du résidu
de ces fèves pour blanchir le iinge et l'empeser.
Lart de la cuisine Chinoise consiste plutôt
dans les sauces que dans ies ragoûts ; car toutes
les viandes sont assez généralement rôties ou bouillies
; on en trempe les petits morceaux dans du jus
de viande légèrement épicé , ou dans du Souy,
espèce de sauce faite avec des fèves.
Les pauvres assaisonnent leurs mets avec un
ragoût composé de chevrettes confîtes dans la saumure
: on ne peut rien sentir d’aussi mauvais, surtout
lorsque cette sauce est chaude.
La boisson ordinaire des Chinois est le thé ;
ils s’embarrassen* peu de la bonne ou mauvaise
qualité des eaux, car ils n’en boivent pas de crues ;
ils la font toujours bouillir. Leur vin se fait avec
de l’eau dans laquelle on a mis fermenter du millet
ou du riz.
L’eau-de-vie est composée avec du gros millet
ou du riz sauvage, macéré dans de l’eau avec un
levain pour hâter la fermentation : on passe ensuite
la liqueur à l’alambic. Cette eau-de-vie a un
goût désagréable, les Chinois la boivent chaude,
ainsi que leur vin. Quelquefois on distille une seconde
fois cette liqueur, qui devient alors extrêmement
forte.
Les Chinois mâchent du bétel et de l’arec, k
.SUR l e s c h i n o i s : 1 7 $
f instar des peuples de l’Inde ; mais il paroît què
cet usage a plutôt lieu dans les provinces meridionales,
que dans celles du nord.
MA R I A G E .
L e désir d’avoir des héritiers, l’espérance consolante
de s’entourer de soutiens pour le temps dé
leur vieillesse, la certitude d’être honorés après
leur mort, par les fils qu’ils laisseront, tous ces
motifs réunis aux sollicitations de la naturè, portent
les Chinois k se marier de très-bonne heure ;
et l’exemple, ainsi que fopinion , ont tellement
consacré cet usage, qu’un homme est déshonore
s’il ne se marie pas, et s’il n’étàblit pas, dans là
suite, tous ses enfans.
Comment se fait-il néanmoins que les Chinois,
qui regardent comme un malheur de mourir sans
postérité, honorent en même temps le célibat des
filles î comment concilier des idées aussi incompatibles!
mais tels sont les hommes dans tous les
pays ; extrêmes et bizarres dans leurs institutions
et leur conduite , ils édifient et détruisent tout-k-
la-fois leur ouvrage.
A Tsien-chang^hien, ville du Kiang-nan, près
de laquelle nous passâmes dans notre voyage, il y
a des filles qui gardent la virginité ; leurs rilaisôns
sont ornées d’inscriptions , prérogative qu’elles
tiennent de l’empereur lui-même, et qu’il 11’aCCordé
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