e* qui prouve que celui q u i, en s’accommodant
aux foibiesses des hommes , a inventé des dieux
vengeurs des crimes , et des génies protecteurs et
rémunérateurs de ia vertu, est plus louable, sans
doute, que celui q u i, voulant dépouiller i’homme
de ses préjugés, ne iui montre que le néant pour
terme de toutes ses actions.
P A G O D E S .
D a p r è s le caractère superstitieux de ia nation,
on doit s’attendre à trouver à ia Chine un grand'
nombre de temples et de chapelles. Ii y a plusieurs
pagodes à Quanton ; ceiie dite de ia Cochinchine
et bâtie dans ia partie occidentale de ia vilie, est
remarquable ; mais ceiie qui est érigée à Honari,
v is -à -v is de Quanton, et qui se nomme Hay-
tchang-tse, Test encore davantage.
Dans cette pagode, après avoir dépassé les deux
portes d’entrée, on trouve une cour qui conduit à
deux vestibules , dont l’un renferme quatre figures
de pierre assises. La cour qui suit a quatre pavil-
ions à deux étages , qui contiennent des idoles.
Au pourtour de cette cour règne une galerie avec
des colonnes , qui sert de communication aux
cellules des bonzes. Ces celiuies sont petites et
ne reçoivent le jour que par la porte. Les chefs
des prêtres ont aux quatre angles de ia cour ieurs
Jogemens, qui sont à double étage. Au milieu des
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galeries, le réfe§toire et les cuisines sont d’un côté,
et i’infirmerie de l’autre. On voit des cerfs dans ia
seconde enceinte, et un peu plus loin, sur le côté,
quelques gros cochons fort gras et très-vieux : ces
animaux ont été voués à la divinité pendant ia maladie
de quelque bonze ; ils sont iibres , et on ies
laisse mourir de vieillesse.
On distingue deux sortes de Miao ou pagodes
des Tao-tse et des bonzes de F o , savoir, ies Miao
Kouan et les Miao ordinaires. Les premiers qui
sont, en générai, ies plus considérables, ont des
biens-fonds, des maisons et des terres. Les pagodes
ordinaires ont été fondées par des bonzes ou des
particuliers , et par conséquent sont plus ou moins
riches. Il y a peu de palais appartenant à l’empereur
, qui n’aient une pagode dans leur voisinage.
Les temples sont presque tous bien entretenus, les
bâtimens en sont simples , ies cours sont plantées
d’arbres, et rien ne ressemble plus à 110s couvens
d’Europe. Les pagodes de Peking sont en bon état;
elles paroissent encore mieux soignées que celles
des provinces.
Les temples sont toujours ouverts. On trouve
à l’entrée , dans une salie ou dans un des pavillons
, un gros tambour et une grosse cloche de
métal, sur laquelle on frappe avec un marteau de
bois. Dans la pièce où réside le principal dieu,
les Chinois ont toujours soin de mettre une table