faite et bien écrite, est un morceau qui exige beaucoup
de soins et de connoissances.
Le Ouen-tchang-demande à être écrit, et non à
être parlé ; quoiqu’il soit moins concis que ïe ICou-
ouen, et qu’il emploie quelquefois des particules
de temps, de nombre ou de con jonction , le sens
de la phrase déterminant seul le verbe ou l’adjectif
dans le Ouen-tchang, on conçoit que le discours
parlé seroit souvent obscur, puisque les ouvrages
écrits dans ce style sont eux-mêmes sujets à être
commentés différemment.
Le Kouan-hoa est beaucoup plus étendu que
le Ouen-tchang ; ce style acquiert plus ou moins
de force et de clarté, suivant le génie de celui
qui parle. Il admet des synonymes, des prépositions
, des adverbes , des particules, enfin tout
ce qui peut lier le discours , le rendre clair, expressif,
et le mettre à la portée de tout le monde.
L arrangement des mots y est plus simple et plus naturel,
les temps sont variés et le sens est plus intelligible
; mais en même temps le Kouan-hoa perd k
être écrit, et ne convient que pour le langage.
Le Hiang-tan n’est qu’un Kouan-hoa corrompu ;
c est un patois qui varie suivant les provinces et
suivant les cantons. Les Chinois instruits savent
parier celui de 1 endroit ou ils sont nés, mais ils
n oseroient s’en servir pour converser avec des
mandarins ou avec des lettrés*
ÏI n’existe k la Chine que deux manières de
parler, c’est en Kouan-hoa ou en Hiang-tan; et
comme il est reçu que les gens en place ne peuvent
faire usage que du premier, il est évident qu’on
s’exprime également bien à Peking, à Quanton
et dans les autres villes de la Chine : la seule différence
n’existe que dans 'la prononciation. II y a
certaines provinces où l’on prononce mieux, principalement
dans le Kiang-nan ; mais la manière
de prononcer plus ou moins fortement n’influe
pas sur le Kouan-hoa, elle agit seulement sur le
son.
La prononciation de la langue Chinoise est très*
difficile ; elle ne peut s’apprendre que dans le pays
merne , et il faut une oreille extrêmement sensible
pour saisir toutes les nuances ou inflexions occasionnées
par les cinq tons , soit simples , soit
gutturaux, soit aspirés , qui différencient le son
de chaque caractère.
Les Chinois n’ont pas le h, ïe d, Yr, Yx et le
l : ils rendent le q et le c par la lettre k ; ils n’ont
aucun mot commençant par a ou par e, et tous
leurs mots finissent par les voyelles a, e, i , o, u,
ou, et par les consonnes n, ng et /.
Les lettres ch, f , g , j , l , m, n, s, v, y , sont
simples et sans aspiration ; les lettres k, p , t,
tch, ts, sont simples ou aspirées.
La lettre h est gutturale oui sifflée ; elle est