
période, le ciel s’est formé peu à peu par le mouvement
que le Tay-ky imprima à la matière , pour
îors immobile ; dans ia seconde ; ia terre s’est
produite de la même manière ; dans ia troisième,
i homme et tous ies êtres ont commencé à naître ,
et ainsi de suite jusqtl’à la onzième période où tout
se détruira, et ie monde retombera dans le chaos,
dont il ne sortira qu’à ia fin de ia douzième période.
Vers i’an i 4oo, l’empereur Yong-Io des Ming
ordonna à plusieurs lettrés de faire Un corps de
doctrine d’après les principes de Chao-kang-tse.
Ces savans interprétèrent les King , les livres de
Confucius et de Meng-tse ; ils donnèrent le nom
de Tay - ky [grand faite ] au principe de toutes
choses. On ignore la raison pour laquelle ils rappelèrent
ainsi, et d’où ils tirèrent ce nom de
Tay-ky ; car ce mot n’existe dans aucun des King
ni dans ies fivres composés par Confucius et par
Meng-tse. Confucius dit seulement, en interprétant
i’Y-king : ce La transmutation contient le Tay-
» ky ; il produit ie parfait et i’imparfait ; ces deux
» qualités produisent quatre images, qui, à leur
■*> tour, produisent huit figures. » D’après ce pas-
saë e » ces nouveaux philosophes prétendirent que
ie Tay-ky est séparé des imperfections de ia nature;
que c’est un être existant, et qui est une même
chose avec ie parfait et l’imparfait, et avec le ciel, ia
terré et ies cinqéiémens, qui sont : ie métal, ie bois,
feau, ie feu et ia terre. Le Tay-ky , suivant eux,
est fixe; mais lorsqu’il se meut, il produit lY an g ,
matière subtile et agissante, ie ciel, ie feu, le jour,
le parfait, le mâle ; et lorsqu’il se repose , il produit
i’Y n , matière grossière et sans mouvement, la
terre, la lune, l’obscurité , l’imparfait, la femelle.
Du mélange de ï’Yang et de l’Yn sortent huit élé-
mens, qui, parleur union,, font la nature particulière
et la différence de tous les corps : de là
naissent ies vicissitudes de l’univers, la fécondité
ou la stérilité de la terre.
Le Tay -ky a le pouvoir de tout produire ,
de tout conserver et de tout gouverner ; il est
l’essence de toutes choses. Ces philosophes lui
donnent aussi le nom de Ly : c’est, disent-ils, ce
qui, joint à la matière , compose tous les corps
naturels.
Enfin les partisans du Tay-ky ont fini par devenir
athées, en excluant toute cause surnaturelle
et en n’admettant qu’une vertu inanimée unie à la
matière. A l’égard de la morale , ils ont adopte
des principes plus raisonnables. Ils veulent que le
sage se propose ie bien public pour but de ses
actions, et qu’il étouffe ses passions pour ne suivre
que la raison. Ces philosophes établissent en outre
les devoirs réciproques entre le prince et les sujets
, entre les pères et les enfans ; ennn, entre le
mari et la femme.