de première nécessité, il reconnoîtra qu’à ia Chine
il y a des auberges en grand nombre , et même
en meilleur état que dans plusieurs contrées de
i’Orient. Le gouvernement entretient en outre,
dans les villes et les bourgs, des hôtelleries , ou
Kong - kouan, dans lesquelles s’arrêtent les personnes
qui voyagent par ordre de la cour. Les
gouverneurs ont soin d’y faire porter des meubles
et quelques provisions , et c’est à ceux qui
ont le droit de s’y loger, à se fournir des autres
objets dont ils peuvent avoir besoin. Nous en trouvâmes
plusieurs de très-bien entretenues : quelques
- unes , il est vrai , ne valoient rien, mais
souvent ces habitations appartenoient à des particuliers
; car, dans ies villages où il n’y a pas de
Kong - kouan , íes mandarins en établissent un
sur-le-champ, en spspendant à ia porte de ia
première maison qu’ils choisissent, quelques banderoles
rouges.
Les auberges sont donc en général assez multipliées
, et nous fumes plus d’une fois très-fâchés
d’en rencontrer autant ; car nos coulis s’arrêtant
dans toutes pour se rafraîchir, ies curieux alors
nous incommodoient beaucoup.
En passant de ia province de Quang-tong dans
celle de Kiang-sy, on trouve sur ia route plusieurs
maisons en pierres , ouvertes des deux côtés.
Ces maisons, appelées Tie-ting [salles de repos] ,
servent aux voyageurs pour se mettre à l’abri de ia
pluie et du soïeii. Je demande si en Europe on
a de semblables usages ; non , certainement :
iouons donc ies Chinois de cette attention, et
sachons apprécier ce qu’ils ont pu faire de bien.
J’ai vu dans ie Quang-tong d’autres maisons également
bâties en pierres , où les habitans de ia
campagne déposent leurs effets lorsqu’il y a des
voleurs. II vaudroit mieux, dira-t-on , détruire ies
voleurs ; mais cela n’est pas facile : ies montagnes
qui séparent ie Quang-tong du Kîâng-sy et du
Fo-kien sont très-considérables, et il n’est pas aisé
d’y découvrir les repaires de ces brigrands.
On trouve très-aisément, sur les routes, des
porte-fàix, des palanquins, des charrettes et des
brouettes à iouer. Les porte-faix ont ordinairemént
un chef auquel il faut s’adresser, et qui répond
de tout. Ces gens sont fidèles, et ne demandent
ïeur salaire que lorsqu’ils rapportent la preüve
qu’ils ont remis ies objets dont on ies avoit chargés.
Dans le passage de la montagne Mey-Iin, les
coulis se mettent en route tous ensemble, et arrivent
dans ie même ordre qu’ils ont pris au moment
du départ.
II y a sur les routes, et à l’entrée des villes
plusieurs douanes ; mais je ne saurois dire si les
préposés sont par-tout aussi désagréables que ceux
des douanes de Wampou et de Quanton. Pour ces