
comme à l’ordinaire, nous n’arrivâmes qu’à six
heures du soir an village de O uang-kia~pou, à peu
de distance de la ville.
f i t . ] O n trouve de temps en temps des maisons
et de petits villages répandus dans la campagne
: la culture est l’o rge, le blé , Fherbe à huile
et le Pe-tsay. Cette plante potagère f fort estimée
des Chinois , ressemble a nos cardes poirées; elle
parvient jusquà deux pieds et plus de hauteur,
et pèse de dix à quinze livres. Les Chinois exposent
cette plante au soleil pour la faire sécher,
ou la confisent dans la saumure.
Après avoir passé le bourg de Long-tchîn, éloh
gné d’une lieue de la ville de Yu-kan-hien, nous
trouvâmes la campagne unie et disposée par grands
plateaux; les terres sont rouges, basses et partagées
par la rivière , ce qui forme plusieurs îles sur
lesquelles on recueille du foin en assez grande
abondance.
Les Chinois n’ont pas de fauix ; ils se servent
d’une espèce de couperet ( n.° j o ) de huit à neuf
pouces de longueur sur trois de largeur ; le côté
du tranchant est droit; le dos est arrondi, et porte
à l’extrémité la plus large une douille de fer disposée
de biais, à laquelle on adapte un manche.
Les Chinois font peu d’ouvrage avec ce mauvais
instrument, qu’ils tiennent droit et sans se pencher,
Le foin est chargé dans des bateaux à mesure
tju’on le coupe : une partie e?t consommée par les
animaux ; l’autre est étendue dans les champs,
ou elle se pourrit et sert d’engrais. Après avoir
passé devant plusieurs fours k briques , nos bateaux
mouillèrent k l’extrémité du bourg appelé
Cha-hong.
[12. ] La rivière forme différens canaux; elle
devient large ensuite, et l’on voit une grande
étendue d’eau dans le sud-ouest. Nous avions le
lac Po-yang à l’ouest, mais il nous fut impossible
de le découvrir. La rivière reprit bientôt sa largeur
ordinaire, et la campagne devint plus élevée :
on y voit des arbres , des habitations et des tombeaux.
Les maisons des villages sont dans un état
déplorable , elles tombent en ruine , et je ne sais
comment on permet aux Chinois de les habiter. Le
terrain est rougeâtre, argileux, et veiné de jaune.
Nous n’aperçûmes dans toute la journée que
quelques vaches , un petit nombre de boeufs , et
huit chevaux, qui paissoient librement dans les
champs. Nous rencontrâmes le soir un bateau
pêcheur ( n 70 ); il étoit long , étroit, ayant d un
côté une planche blanchie et inclinée jvtsqu au bord
de l’eau , et de l’autre côté un filet de la longueur
du bateau. Le poisson, en voyarit cette blancheur,,
saute par-dessus, sans dépasser le bateau à cause
du filet ; ce qui peut arriver k Macao , ou l’on pêche
de la même manière, mais sans filet.
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