§ 4 R E T O U R
tous íes champs sont couverts de blé et de navettte.
Pendant toute la matinée nous ne vîmes rien
de curieux, excepté une montagne dont le sommet
étoit couvert d’arbres k travers lesquels on distin-
guoit une pagode et une vieille tour. D’un cote
la montagne se prolonge en pente, que les Chinois
cultivent par terrasses ; de l’autre côté elle est
à pic sur un bras de rivière qui la sépare de Tong-
iou-hien. Cette ville n’est pas fermée de murailles;
les maisons en paroissent bonnes, et quelques-
unes ont jusqu’k deux étages au-dessus du rez-
de-chaussée. Le seul ornement de Tong-ïou-hien
consiste dans un arc de triomphe qui est bâti près
du fleuve. Le terrain après la ville est plat sur ia
gauche , et montueux sur la droite; mais les montagnes
s’ouvrent ensuite , et forment une vaste
plaine dans laquelle on voit un grand nombre de
mûriers et de bamboux, avec des champs de blé
et d’herbe k huile.
Nos bateaux furent obligés de faire beaucoup
de détours sur la rivière , pour éviter les rochers
et sur-tout les bas-foAds qui sont formés par des
amas considérables de galets. Dans ces circonstances
les Chinois étant obligés de tirer avec plus
de force , font descendre la corde qui est au haut
du mât, et l’attachent au milieu, pour éviter de
faire incliner le bateau.
[30.] Nous étions le matin dans un passage
resserré par des montagnes arides et élevées. La
rivière, quoique large, n’étoit libre qu’au milieu ,
à cause des bas-fonds qui sont sur les cotés.
On ne voit çk et 1k qu’un petit nombre d’habitations
qui sont occupées par des marchands
de bois. Une petite pagode dominée par deux
rochers isolés , séparés l’un de l’autre, et sur lesquels
il y a un monument en pierre, est tout ce
qui attira notre attention. Le terrain continue
d’être montagneux ; mais les montagnes s’abaissent
à la fin et forment de grandes vallées où nous
vîmes des champs de blé , de fèves et de navette.
La campagne offre de jolis points de vue ; on distingue
au loin sur les hauteurs, des terrains cultivés
, et plus près, des champs remplis d’arbres, de
bamboux et de mûriers. Les maisons sont presque
toutes k deux étages , elles sont bonnes et bien
bâties. On trouve une tour de sept étages, et un
pavillon qui n’en a que quatre, avant d’arriver a
la ville de Yen-tcheou-fou , dont nous passâmes
assez près, mais en la laissant sur la droite, ainsi
que le bras de rivière qui en baigne les murs , et
une seconde tour de la même forme que la première.
Nous aperçûmes quelques champs de thé , dont
les plants étoient isolés et éloignés d’environ deux
à trois pieds les uns des autres.
[31.] La route continue entre cfes montagnes