
quelques pieds au-dessus du niveau des eaux ; sa
largeur est de vingt-cinq à trente pieds ; le milieu
en est pavé , et les bords sont cultivés en certains
endroits et garnis de saules, de pêchers et d’arbres
de différentes espèces. Des petits ponts (n.° y9) sont
construits de distance en distance sur la jetée ,
afin de laisser un passage libre aux bateaux, doni
les uns étoient occupés à la pêche, et les autres
destinés aux personnes qui viennent de la ville
pour se promener (n r S9) . Une grande partie du
lac est entourée de collines et de montagnes boisées
d’où se précipitent des torrens qui fournissent
à 1 entretien de ses eaux; plusieurs petits ponts
assez bien bâtis augmentent la beauté du paysage,
et entretiennent en même temps la communication
parmi les diverses habitations qui sont répandues
sur les bords du lac.
Nous marchions depuis quelque temps lors-
qu après avoir traversé un grand nombre de spectateurs
, nos porteurs s’arrêtèrent dans une cour
environnée d’édifices. Plus loin, des escaliers en
pierre conduisent jusqu’à la moitié de collines dont
le penchant est couvert de pavillons, de rochers
factices et de chemins tortueux. Ces lieux, s’ils
étoient mieux entretenus , seroient d’une grande
beauté , et mériteroient l’inscription emphatique
que I empereur a faite en leur honneur , et que l’on
conserve, écrite en gros caractères, sur une planche
élevée : Sido-yeou, Tien-yuen [ On trouve des jardins
qui imitent, en petit, ceux du ciel].
Montés au sommet des collines , nous découvrîmes
tout le lac, dont l’étendue peut etre dune
lieue. Du côté opposé on aperçoit le fleuve Tsien-
tang - kiang, qui court à. l’est ; et plus près , des
maisons et des tombes qui remplissent la campagne
: ces hauteurs sont couvertes de pins et de
Thuya, ou d’arbres de vie. Nous serions restes
long-temps à examiner ce beau paysage, mais le
vent froid du nord nous fit descendre , et nous
rejoignîmes nos mandarins qui nous attendoient
pour nous conduire à la pagode de Ting-tse-tse ,
dont nous trouvâmes les environs remplis de curieux
: le chef des bonzes vint au devant de I ambassadeur.
On voit en entrant dans l’enceinte ,
deux guerriers de trente à quarante pieds de hauteur
; et plus loin , un bâtiment carré qui contient
cinq cents dieux. Cet édifice est partagé par allées,
dont chacune a quatre rangs de divinités : dans
le croisement des allées il y a en outre des dieux
en bronze , et des tours du même métal, qui ont
neuf étages avec des petits Poussa aux fenêtres.
Toutes ces figures sont dorées , excepté un petit
nombre habillées en noir , et quelques autres
ressemblant k des nègres, et ayant comme eux la
barbe et les cheveux frisés. Le premier de ces dieux
s’appelle San-pap-fo. Parmi toutes ces divinités, les