ouvrage fait par ordre de ia cour, sous fempereur
ong-tching : ainsi il est évident que la première
date rapportée par le P. Gaubii, est fautive , et
que rinvention du papier eut lieu 35o ans plus
tard, c est-à-dire, il y a près de 1700 ans.
- Il se fait à la Chine une grande quantité de papier,
et la consommation en est prodigieuse. Les
Chinois emploient pour le fabriquer, la seconde
écorce du bambou qui est douce et blanche; ils la
mettent macérer dans l’eau, la font bouillir ensuite
dans des chaudières, et ia réduisent en pâte en ia
pilant dans des mortiers.
Le châssis dont ils se servent pour mouïer les
feuilles de papier, est fait avec des fils déliés de
bambou. Il y a des feuilles qui ont depuis trois
pieds jusqu’à dix de longueur ; lorsqu'elles sont
seches , on les aiune ( a) : opération qui ies rend
unies, douces et fort blanches. Cette espèce de
papier a le défaut de se couper , d’être attaqué
par les vers, et de prendre aisément l’humidité.
Les Chinois emploient aussi les vieux papiers
et ies chiffons dans la fabrique du papier ; celui
fait avec le coton est meilleur ; il est très-blanc,
(a ) Les Chinois, pour aluner ie papier, font fondre dans une-
dixaine de pintes d’eau, six onces de colle de poisson bien daim
et bien blanche, avec douze onces d’alun; quand tout est parfaitement
mêlé, on y trempe les feuilles de papier, qu’on fait ensuite
?echer,
SUR L E S CHI NOI S . ¿ 3 3
fort doux , et d’une plus grande durée ; mais le
papier dont on consomme ie plus , est celui qui
est fabriqué avec l’écorce de l’arbre appelé Kou-
tchou , ce qui lui a fait donner le nom de Kou-
tchy.
Le papier de Corée dont on se sert à Peking
pour les fenêtres, est extrêmement fort ; j’en ai vu
de très-beau, et de couleur rose : ce papier est
si épais qu’il peut se diviser aisément en deux,
même en trois, et avoir encore de la consistance ;
la bourre de soie entre dans sa composition.
P I N C E A U X.
L e s Chinois écrivent avec des pinceaux faits
tde poil de lapin ; il y ehrü de toutes les grosseurs :
le manche du pinceau est de bambou, sur lequel
le marchand colle une petite étiquette pour indiquer
sa demeure.
Les Chinois en écrivant tiennent le pinceau perpendiculairement
entre le pouce et les deux premiers
doigts, de sorte qu’il porte sur la seconde
phalange du quatrième, et que sa pointe se trouve
à un bon pouce de distance de celui-ci. Le petit
doigt ne touche pas le papier , et reste collé contre
le doigt qui le précède ; c’est le poignet qui porte,
et les doigts seuls agissent : cette position est très-
fatigante et demande de l’habitude.
Les Chinois écrivent de haut en bas, en coin