i’habitucfe de porter les habits courts ; feu et tigrft
chasse aux tigres, cette chasse se faisant la nuit et
aux flambeaux.
D’après les traditions et les préjugés, dix et
bouche signifièrent les anciens ; vieux et parole ,
discours instructif; vieux et limite, certain.
Telles sont les six classes sous lesquelles les
anciens Chinois rangèrent leurs caractères ; idée
ingénieuse et qui donne l’explication non-seulement
de ces mêmes caractères, mais qui fait voir
comment les premiers hommes sont parvenus peu-
à-peu k rendre leurs pensées. On doit juger qu’il
fut facile de peindre un arbre , un oiseau , une
montagne ; mais la difficulté fut très-grande lorsqu’on
voulut exprimer une chose idéale. On associa
alors plusieurs figures, on les combina les unes
avec les autres ; enfin on parvint à former des caractères
q u i, s’ils ne représentèrent pas très-exactement
ce qu on s etoit propose, furent néanmoins'
adoptés et confirmés par l’usage et l’habitude. Mais
cette écriture hiéroglyphique, ou plutôt cette peinture,
présentoit des inconvéniens et des difficultés.
On ne tarda pas k s en apercevoir, et l’on chercha
k les éviter. Dès ce moment, l’écriture ou les caractères
subirent des changemens; on travailla pendant
long-temps a les corriger, et ce ne fut pas sans
peine qu’ils parvinrent enfin à l’état de perfection
où ils sont maintenant.
Les Chinois ne sont pas d’accord sur le véritable
auteur de l’écriture (a) ; les uns pensent que c’est
Fo-hy, qui régnoit 25)5 3 ans avant J. C. ; d’autres
soutiennent que c’est l’empereur Sse - hoang , qui
vivoit avant ce prince ; mais le plus grand nombre
s’accorde k regarder comme l’inventeur des caractères,
un mandarin civil appelé Tsang-hie (b), qui
existoit sous le règne de H oang-ty, 265)8 ans
avant J. C.
Les écrivains qui attribuent cette invention k
l’empereur Sse - hoang , assurent qu’il n’exista jamais
sous Hoang-ty , de mandarin civil nommé
Tsang-hié ; ils prétendent que l’erreur provient
de ce que , dans le Che-pen, où il est parlé de Sse-
hoang-tsang-hié, le commentateur Song-tchong a
fait mal-k-propos de Tsang-hié un mandarin de
Hoang-ty, et que les écrivains postérieurs ont confondu
le texte avec le commentaire. En effet, rein-
pereur Sse-hoang avoit pourx surnom Hié, et il
est appelé très-souvent Tsang-hié. Le roi Vou-^
hoay , fit graver dans la suite les caractères de
Tsang-hié sur sa monnoie, et Fo-hy les mit depuis
en usage dans les actes publics : or, ces trois monarques
ayant existé avant Hoang-ty , l’invention
des caractères ne date plus de ce dernier prince,
mais remonte beaucoup plus haut.
(a) On se servoit autrefois de cordelettes.
(b) Plusieurs ont prononcé Kié ou Shié.