
le tas est orné d’une perle : cette coiffure sied
bien et relève ia blancheur du teint. Celles qui
sont en deuil portent cet ornement de tête en
étoffe blanche ( n£ 49 J. Les femmes à Peking
mettent presque toutes des fleurs artificielles dans
leurs cheveux : celles des autres provinces ne
suivent pas aussi généralement cet usage , mais
elles portent, dans certains cantons, des chapeaux
fort jolis. Ceux des femmes du commun sont en
paille ; ils sont plats, garnis tout autour d’une
frange de toile bleue, large de cinq à six pouces j
et le fond en est percé pour donner un passage
libre au noeud de cheveux (n° 31 ).
Les Chinoises peignent en noir leurs sourcils,
et leur font décrire une espèce d’arc très-délié ;
elles se fardent le visage et se mettent du rouge
aux lèvres, principalement à celle d’en-bas, où
elles forment au milieu un point rouge.
Elles ne mont pas paru, en général, avoir les
dents belles ; elles les ont larges et jaunes : ce
dernier défaut provient de l’habitude de fumer,
qu’elles contractent de très-bonne heure.
Les femmes riches et de qualité emploient un
temps considérable à leur toilette. Un de leurs
principaux soins est d’arracher les poils épars qui
naissent sur le visage, e t , pour y parvenir , elles
les tortillent entre des fils de soie : cependant ces
peines que prennent les Chinoises pour se parer
et se farder, sont souvent en pure perte; car elles
jouissent rarement de la satisfaction dêtre vues-,
et quelquefois elles ne voient pas même leurs maris
pendant la journée. Elles sont aussi dans l’usage
de laisser croître les ongles de leur main gauche,
et sur-tout celui du petit doigt, mais non pas jusqu’à
cet excès de longueur que nous avons dit en
parlant de ceux des hommes. Au reste, si une taille
élancée et médiocre, si des petits yeux alongés
et arqués , si un teint frais et vermeil sont des
beautés essentielles pour une Chinoise , la petitesse
du pied passe avant tous ces avantages ; et
cette petitesse extrême est tellement recherchée,
qu’une jolie femme qui n’a pas le pied disposé
suivant l’usage , est méprisée, et même pour ainsi
dire, déshonorée. Le pouce est le seul des doigts
qui conserve son état naturel ; les autres, ainsi
que le reste du pied , sont comprimés, dès la plus
tendre enfance , avec des bandelettes. Il en résulte
que ces doigts ne prennent aucun accroissement,
et que le pied étant constamment resserré , demeure
presque dans le même état où il étoit lors
de la naissance de l’enfànt, à l’exception d’une enflure
qui se forme au-dessus du coude-pied et vers
la cheville : enfin, le pied d’une Chinoise est Si
petit, qu’il peut entrer dans un soulier de quatre
pouces de longueur sur un pouce et demi de largeur.
Il est nécessaire cependant d’observer que le