
les jambes croisées sur une fleur; îleufgénies sont
de chaque côté , et par derrière on voit une femme
ayant trente bras. Un pavillon isolé renferme une
autre déesse également assise sur une fleur. Les
bonzes nous conduisirent dans leur salle d’étude,
qui est très-propre , et qui donne sur un jardin ;
iis nous prièrent d’accepter une tasse de thé , et
nous accompagnèrent en sortant jusqu’à l’escalier.
Le quai près duquel nous mouillâmes, est construit
de la même manière que les digues que nous
avions vues en traversant le Hoang-ho , c’est-à-
dire , en paille mêlée par lits avec de la terre.
Nous partîmes à une heure, et noüs employâmes
deux heures pour prolonger la ville et les faubourgs
; il est vrai que nous allions très-doucement.
Les remparts et les portes de la ville ne sont pas
• Lien entretenus ; 011 distingue plusieurs pagodes :
la maison du Hopou est seule digne d’attention.
Nous vîmes ici beaucoup de bateaüx, ce qui n’est
pas étonnant , cette ville faisant un très-grand1 commerce
, principalement en sel.
Le nombre des curieux qui couvroient le rivage
et les bateaux, étoit plus considérable que tout
ce que nous avions vu jusqu’alors : parmi cette
foule on distinguoit beaucoup de femmes qui se
laissoient voir et se montroient librement ; elles
marchoient sans peine, quoiqu’elles eussent presque
toutes ies pieds serrés avec des bandelettes.
Ces femmes paroissoient assez bien ; mais il est di£
ficile de prononcer sur leur beauté, car elles sont
dans l’usage de se farder le visage et de se peindre
les sourcils et les lèvres : leurs yeux sont petits
et arqués. Les hommes nous parurent beaucoup
mieux.
A quelque distance en dehors de la ville, on
voit à gauche une tour bien bâtie , et de sept
étages , dont chacun est divisé par trois rangées de
briques noires ; les fenêtres de cette tour sont placées
alternativement (n.° 48). Les bords de la rivière
sont élevés ; la campagne est unie , bien cultivée
et remplie d’habitations construites de distance en
distance : on aperçoit aussi dans plusieurs endroits
des tombeaux entourés de pins.
Nous nous arrêtâmes au pied de la tour pour
recevoir des provisions dont le dernier Hopou de
Quanton , qui se trouvoit à cette époque grand
mandarin de sel à Yang-tcheou-fou, faisoit présent
à l’ambassadeur. Peu de temps après que
nous fûmes partis , nous nous trouvâmes devant
une autre tour bâtie auprès d’une pagode, et entourée
d’édifices et de jardins.
Cet endroit s’appelle Kao-min-chy; c’est la résidence
de l’empereur lorsqu’il voyage ; mais if y.avoit
dix-sept ans qu’il n’étoit venu dans ces lieux. La
tour de la. pagode a cinq étages, dont chacun, est
entouré d’une galerie ornée d’une I^giustrade en
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