chercher fortune hors de leur pays, iis ïes regardent
à-peu-près comme des vagabonds. C ’est d’après
cette opinion que les Chinois préfèrent ie iabou-
reur au marchand: encore placent-ifs avant ce
dernier i’otrvrier et l’artisan.
Beaucoup cPauteurs ont écrit qu’à la Chine ïes
enfàns exercent le même métier que leurs pères :
selon eux ils ne peuvent en changer. II est de
fa it, au contraire, que les fils apprennent rarement
le métier de leur père, et que ce n’est que
la nécessité qui les y contraint. Aussitôt qu’un
Chinois a de Fargent, il se livre au commerce ; et
lorsqu’il est devenu plus riche, il achète quelque
titre qui le mette à même d’obtenir de petits mandarinats
, et de jouir plus tranquillement du bien
qu’il a gagné * car les marchands qui continuent
leur profession après s’être enrichis, sont obligés
de cacher leur fortune, dans la crainte d’éveiller
l’avidité des mandarins, ou d’inspirer de Fombrage
au gouvernement, qui n’aime pas qu’on fasse
parade de son opulence.
Les comédiens, ainsi que les ministres de débauche
, sont réputés infâmes et inadmissibles aux
examens pour être mandarins. L’empereur Kren-
ïong a rendu une ordonnance, portant qu’il faudra
trois générationspour eifacer la tached’avoir été comédien
et pour pouvoir obtenir un grade civil. Les
geôliers , les bourreaux sont mal vus,, à cause de
leur état ; mais ils peuvent ie quitter quand ils ont
de quoi vivre.
II existoit il y a quelques années une classé
d’hommes appelés To-min, qu’on regardoit comme
infâmes : Ces gens së trouvoient dans la province
de Tche-fciang, ét particulièrement à Chao-hing ,•
où ils vivoient dans une rue séparée, et ne poù-
voient remplir que les métiers les plus vils. Ces
To-min desceridoient cependant des seigneurs qui
vivoient lors de la destruction des Song par les
Yuen, en 12.79 après J. C. Mais Fempereur Yong-
tching leur a rendu l’état civil par ün édit portant
qu’ifs seroient traités et regardés à! FaVénit commè’
les autres citoyens.
Les conducteurs des barques rmpériâlès ,■àppèiêS
Kan-kia ,• sont encore mai famés , parce que lés
gens qui sont employés à tirer ces batéaux, SoTUt
ordinairement dès Chinois condamnés à Fexil poüÿ
quelque crimé.
M A N D A R î N S.
L es mandarins sont changés tous les trois ans;
aucun d’eu x , excepté les militaires , ne peut posséder
un emploi dans la province où il' est né; ri
faut qu’il en soit éloigné de cinquante lieues et
ce m’est qu’à Fâge de soixante ans qu’il acquiert
le droit'd’en être plus rapproché.
Nul officier n’a la liberté de se marier dans la
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