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gutturale dans ies mats où Y h est suivie de a, e, o,
oa, ou, ong ; elle est sifflée dans ceux qui ont un i
après Yh. Nous n’avons pas en françois de lettre
qui ait ie même son que Yh gutturale des Chinois,
et notre r est la seule qui en approche le plus ; mais
Yh gutturale des Chinois est parfaitement rendue
par Yx des Espagnols ; par exemple , dans ïe mot
Don Quixote,
L’h sifflée peut se rendre en françois en mettant
une s avant Y h : Shren [ ville ] . Les missionnaires
qui ont été à ia Chine ont éprouvé beaucoup de
difficuités pour rendre tous les tons différens , et
pour écrire ou exprimer exactement i’équivalent
des sons Chinois. Ces hommes savans et infatigables
n’étant pas tous de la même nation , ont
dû nécessairement les écrire d’üne manière non
uniforme ; aussi ï’orthographe de tous les dictionnaires
est loin de se ressembler.
G R AMMA I R E ( a ) .
D a n s ies compositions d’un style élevé , ies.
Chinois ne déclinent aucun nom et ne conjuguent
aucun verbe. Un mot peut être pris en meme
temps pour un verbe, pour un nom ou pour un
(a ) J’avois fait une grammaire de ia langue Chinoise pour
être placée à la tête du dictionnaire; mais l’impression de cet
ouvrage paroissant abandonnée, je me bornerai ici a donner une
légère idée de la grammaire, en la dégageant des caractères
Chinois et des accens qui différencient ies mots.
adverbe. La position du mot fait ie verbe ou le
substantif, et rend ce dernier déclinable.
Si i’on jette les yeux sur les ouvrages de Con-
fucius , on verra qu’il ri’y a rien de fixe : mais
cette manière d’écrire, bonne pour ies livres, ne
pouvant suffire dans ie discours, les Chinois ont
ajouté des particules qui marquent ies cas dans les
noms et ies temps dans les verbes ; iis ont employé
des adverbes et des prépositions, enfin iis ont fait
entrer dans ïe discours tout ce qui pouvoit servir
à ie ïier, et à rendre ie sens plus net , plus précis
et plus facile k comprendre.
Substantif.
Le nominatif se rend par un mot simple par
exemple, Fong [ le vent]. Quelquefois les Chinois,
sur-tout ceux des provinces du nord, ajoutent ies
mots T eo u , Tse , Eui ; mais si l’on veut parier
avec élégance, on n’en fait pas usage. Le nominatif
se place près du verbe et ie précède. ,
Le génitif se distingue par les particules Ty et
Tchy; mais on les sous-entend lorsque ie sens de
ïa phrase est assez clair. Dans ce cas, on place
en avant ie mot qui est dans la dépendance : Kia-
tchou [de la maison le maître].
Le datif est caractérisé par les particules Yu
et Y ; elles précèdent ïe substantif, mais souvent
on les omet : Ny-kiao-ngo [. enseignez-moi] .