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dans la phrase ; c’est.ce qu’il faut savoir lorsqu’on^
veut parler avec élégance.
II y auroit encore beaucoup à dire sur ïa construction
des phraseç 5 et sur la manière de s’exprimer ,
des exemples inême sseroient absolument nécessaires
; mais comme il seroit indispensable d’y
ajouter des caractères, je réserve pour un autre
temps à publier les difïerens recueils que j’ai apportés
avec moi. Je terminerai cet article par dire
que les Chinois ne ponctuent pas leurs compositions
, c’est-à-dire , qu’ils ne mettent rien pour
distinguer la fin des phrases. Un lettré qui se
permettroit d’employer des points dans une pièce
d’éloquence , la verroit rejeter par les examinateurs
, qui s’en trouveroient offensés. Les anciens
ne ponctuoient pas, et les modernes n’osent le
faire dans les ouvrages de haut style, ou qui doivent
passer sous les yeux de l’empereur. On imprime
les King sans points , à moins qu’ils ne
soient accompagnés d’un commentaire.
NOMBRES.
Y [un], Eul [deux] , San [trois], Sse [quatre],
Ou [cinq], Lo [six], Tsy [sept], Pa [huit], Kieou
/neufl> Che [dix] , Che-eul [ dou^e] , Eul-che [ vingt],,
Pe [cent], Tsien [mille], Ouan [dix mille], Y-pe-
ouan [cent fois dix mille ou un million] .
Pour exprimer le surplus, on se sert des mots,
Ling, To et Ko. Chè-Iing-san [ dix plus trois],
Che-nien-to [ dix ans et plus] , Y -pe-eul-ko [un
cent plus deux] ; le nombre précède toujours le substantif;
Sse-ko-jin [ quatre hommes].
Alaniere habituelle de compter.
Les Chinois n’ont pas de chiffres comme les
nôtres ; ils écrivent tout au long la somme indiquée
; mais dans l’écriture courante, ils abrègent
les caractères ; e t, par exemple, .au lieu de mettre
les deux caractères , San-che [trente], ils tracent
trois lignes perpendiculaires qu’ils traversent par
une ligne horizontale.
Les Chinois emploient, pour nombrer, une machine
de bojs semblable à l’abacus des Romains :
cet instrument, nommé en patois , San-pan, et en
mandarin , Soen-poen , est composé de dix rangées
de boules enfilées par une tige de cuivre,
et partagées de manière que la partie supérieure
de chaque tige n’a que deux boules , tandis que
l’inférieure en a cinq ; chaque boule d’en haut
vaut cinq, et celles d’en bas chacune un.
Les Chinois comptent avec une grande facilité ,
et commencent indifféremment par une rangée
quelconque , à moins que la somme ne soft trop
forte, et qu’elle ne les ojblige de partir du commencement
de la machine. Ils nombrent également
en disposant les boules tantôt à droite , et
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