en avant d un antique tombeau, forment un très-
joli point de vue ( n.° 69 ).
[2.] La campagne est plate, on voit seulement
de temps en temps quelques collines boisées. Les
maisons paroissent bonnes , les terres sont bien
cultivées ; on y trouve du b lé , de forge, des fèves
et de la navette, outre des mûriers et des arbres de
différentes espèces.
Avant d’être au bourg de Ya-tsin, dépendant de
la ville de Long-yeou-hien , qui est à une demi-
lieue dans les terres, on dépasse une tour de sept
étages, et peu après une autre semblable peu éloignée
d’une colline entièrement composée de pierres
rougeâtres, disposées par bancs inclinés.
Au village de King-ping-kieou , nous fumes
obligés de passer entre la terre, et des arbres qui se
trouvent dans la rivière : le courant étoit rapide en
cet endroit; mais le vent du nord nous favorisant,
nous sortîmes heureusement de ce passage dangereux.
Nous aperçûmes ensuite dans la campagne
quelques plantes de thé , des pins, des mûriers et
des champs entiers d orangers. Plusieurs vaches
paissoient auprès d’un village dont les habitans
exploitent les carrières voisines. Ces gens ne creusent
pas en dessous, mais travaillent à découvert
et de haut en bas.
Nous 11e vîmes rien de curieux qu’un arc de
triomphe, et une tour de neuf étages avant de
DE PEKIN G.
nous arrêter pour souper. On trouve le long du
rivage de grosses pièces de bois enfoncées dans
la terre pour amarrer les bateaux ; le courant est
rapide et ronge les terres ; elles étoient minées
prodigieusement d’un côté. On fait ici beaucoup
de charbon avec des branches de pin ; plusieurs
bateaux en étoient chargés. Je trouvai, en me
promenant , du lilas semblable à celui d’Europe,
¡mais sans odeur; il n’avoit que huit à dix pouces
de hauteur, et sembloit ne pas devoir s’élever au-
delà d’un pied ( n.° 6 j ). On rencontre peu de
monde, et ce pays paroît ne contenir qu’un très-
petit nombre d’habitans.
[3.] Nous arrivâmes pendant la nuit à la ville
de Kieou-tcheou-fou. Le courant étant très-rapide,
les bateaux, pour traverser le fleuve , furent obligés
de s’élever prodigieusement sur la gauche ;
mais en le traversant , ils furent entraînés avec
une telle force , que rendus près de terre ils se
trouvèrent plus bas que l’endroit opposé d’où ils
étoient partis. Parmi les bateaux qui refouloient
avec nous le courant de la rivière, j’en remarquai
un petit dans lequel il y avoit une jeune fille et
Un Chinois d’un certain âge; celui-ci étoit couché
nonchalamment, tandis que la pauvre fille faisoit
tous ses efforts pour faire avancer sa petite barque.
La campagne au-delà de la ville est unie ; on
voit cependant dansTéloignement, des montagnes