
navire qui avoit atnené l’ambassadeur, leur parurent
plus que suffisans pour dédommager íes Hoilandois
des peines et des dépenses qu’ils avoient supportées.
Les mandarins, d ailleurs, n’ignoroient pas
que I ambassade HoIIandoise ne venoit pas directement
d Europe , mais étoit expédiée seulement de
Batavia : cette connaissance et leurs opinions défavorables
pour tout ce qui tient à l’état de marchand,
pour m offrir des presens, les vice-rois et les gouverneurs des provinces
lui donnèrent, d après mes ordres, des fêtes magniÎTaues.
Animés par cette conduite bienveillante, îes Hoilandois , maigre
!a distance des mers, envoient également cette année un ambassadeur
avec des présens ; pourquoi donc les vice-rois et les gouverneurs
des provinces ne l’ont-ils pas reçu avec les mêmes honneurs
1 N’est-il pas, ainsi que l’envoyé Anglois, un envoyé
Européen ! L’urbanité de nos usages ne nous oblige-t-elle pas à
faire une réception pareille à l’ambassadeur Hoilandois ! N’aura-
t-il pas le droit de se plaindre en remarquant une différence entre
le traitement qu’ont reçu les Anglois et celui qu’il reçoit! Je veux
donc qu’à son arrivée à Peking on l’accueille avec les plus grands
honneurs , pour le dédommager de ce qu’on n’a pas fait jusqu a
présént; Les vice-rois et les gouverneurs des provinces doivent
rendre à l’ambassadeur Hoilandois, dans son retour , les mêmes
honneurs qu’à celui d’Angleterre. Jej’eux qu’il apprenne que, lorsque
j’ai su qu’il étoit Venu de très-loin pour me rendre hommage,
j’ai ordonné qu’il fût accueilli par un traitement splendide, et
que si cela n’a pas eu lieu , ce n’a été que parce que la promptitude
avec laquelle il se rendoit à Peking y a mis obstacle; mais
que dans son retour il jouira sur la route de fêtes«impériales.
Lorsque l’ambassadeur Hoilandois sera instruit de mes Ordres,
il en sera certainement enchanté ; aussi j ’ordonne que cet édit
soit publié.
durent
DE PEKING. 145
durent donc leur donner une idée moins avaïv
iageusé de l’ambassade , idée, dans laquelle-ils
furent confirmés par la vente de plusieurs montres
pendant le voyage, vente faite, il est vrai, à i’insçu
de l’ambassadeur, mais qui cependant étoit impo-
îitique, o u , pour le moins, très - inconséquente >
tant il est vrai que, dans une entreprise aussi importante,
queï qu’en soit le motif, on doit éviter
de faire tout ce qui peut avoir la plus légère appa^
rence de trafic , sur-tout chez un peuple qui n’ho-
nore point le commerce. Quoique, par sés manières
franches et loyales , sa. conduite généreuse , soit
dans la route, soit à Peking, M. Titzing se fut
attiré f estime des grands mandarins , il ne réussit
pas néanmoins à îes faire changer de sentiment ,
et il est aisé de s’en convaincre par ce que nous
éprouvâmes, principalement à Quanton. Envoyer
une ambassade chez un peuple étranger estune
chose fort simple, mais bien choisir ¡’ambassadeur
n’est pas aussi facile ; et puisque les Hoilandois
en avoient trouvé un accoutumé aux usages et aux
moeurs des Asiatiques, et habitué à traiter avec
eux, iï étoit inutile de lui associer un second, qui,
avec de Fesprit et de l’amabilité , n’avoit nullement
le caractère ferme, et propre à la place qu’il
remplissoit.
S i, comme on Fa v u , les Chinois traitent un
peu lestement les étrangers qui entrent à la Chine,
TOME II. K