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Cette huile pénètre peu dans fépaisseur du bois ;
mais les Chinois ne regardent pas cela comme
un défaut, puisqu’ils emploient au contraire des
moyens pour l’en empêcher ; ils se. servent à cet-
effet d’un enduit composé de chaux et de sang
de boeuf qu’ils délayent avec de l’eau, et dont ils
passent une ou deux couches sur les objets qu’ils
veulent peindre. Après cette préparation, la couleur
ou le vernis reste k la surface ; on en emploie
moins , et la peinture en a plus d’éçlat, A mon
arrivée à l’île de France, j’ai trouvé quelque? plants
du Tong-tchou : son fruit étant le même que celui
de la Chine, on pourroit en tirer un parti aussi
avantageux que dans ce pays.
G OM ME É L A S T I Q U E .
P l u s i e u r s personnes m’avoient chargé en
Europe de leur envoyer de la gomme élastique y
croyant que cette substance existoit a la Chine,,
et qu’elle étoit la même que celle d’Amérique ;
mais elle est totalement différente. La gomme
élastique qu’on trouve à Quanton , n’est point
naturelle, mais un composé d’huilç appelée Tong-
yeou ; la preuve en est évidente, puisqu’elle porte
le nom de Tong-yeou-po. De plus, si l’on casse
une vieille boule de gomme élastique, la cassure
est grumelée,, et ressemble parfaitement k cette
SÜ R LES C H IN O IS . 2 $ T
huile, lorsque séchéè et réduite en masse, elle
vient k se partager.
L’ouvrier, à Quanton, qui possède le secret
de composer la gomme élastique , fait avec cette
matière des bagues , des boules et des boutons der
couleur jaune , rouge ou mélangée : ces différens
objets sont susceptibles plutôt de compression que
de dilatation. On prétend qu’il y entre de la cire,
mais je n’ai Ik-dessus rien de certain, n’ayant jamais
pu découvrir le procédé Chinois. Dans tous les
pays, les artisans ont leurs secrets, et ne les communiquent
point, dans la crainte qu’on n’imite leur
ouvrage ; et k Quanton, plus qu’ailleurs, ils sont
très-réservés,
M A C H I N E S POUR L A R R O S E M E N T
HE S TERRES .
L es bommes en général portent tous leurs soins
vers les choses de première nécessité, ou celles qui
leur sont les plus utiles : o r , la principale culture
k la Chine, étant celle du riz , et cette espèce de
grain servant k nourrir la plus grande partie de
la population , il n’est pas étonnant que les Chinois
se soient occupés de tout ce qui pouvoit en
augmenter le produit.
La marée refoule le cours de la rivière auprès
de la ville de Quanton, ainsi il n’a pas été néces-^
saire de recourir k des moyens étrangers pou?