
Elle lui renvoie ensuite un billet semblable , et
plus elie met dempressement à ie faire remettre,
plus elle montre d égards. Si elie reçoit, au contraire
, la visite , et que celui qui la fait soit du
même rang, alors le cérémonial est sans fin, non-
seuïement pour entrer ou pour s’asseoir , mais
aussi; quand il faut sortir.
Il y a dans toutes les cours qui précèdent les
appartemens, trois portes ; c’est ïk. que se font ordri
nairement ies grandes politesses, parce que celui
qui vient ne veut pas passer par la porte du milieu
, et que ce n’est qu’avec peine qu’il y consent
à la fin, tandis que la personne qui reçoit la visite,
entre par une des portes latérales. Lorsqu’on est
arrivé dans l’appartement, il est de l’honnêteté
d’offrir un siège, mais le maître du logis doit auparavant
l’essuyer légèrement. Une fois assis, il faut
se tenir droit, avoir les mains sur les genoux,
placer ses pieds à. une égale distance de sa chaise,
et demeurer tranquille en conservant un air grave.
Les Chinois offrent toujours du thé dans les
visites , mais ils ne le servent pas comme nous s
ils mettent les feuilles de thé dans une tasse de
porcelaine, et versent par-dessus de l’eau bouillante
, iis la couvrent e n s u i t e e t présentent lw
tasse dans un bassin, ou espèce de nacelle faite
de cuivre; On doit prendre la tasse à deux mains
et: boire lentement. Si l’on met du sucre, on
emploie le couvercle pour remuer le thé , ies
Chinois né se servant point de cuiller. Ces cérémonies
s’abrègent lorsque les personnes qui se
visitent, sont d’une égale condition ; mais si l’une
des deux est d’un grade supérieur, alors ies politesses
sont beaucoup plus multipliées, Sur-tout
de la^ part de' l’inférieur. S i, en venant voir quelqu’un
, on lui fait un présent, on doit joindre 1 état
des objets qu’on offre, avec le billet de visite , et
l’on remet ie tout aux domestiques du ; maître du
logis , qui n’examine le présent que lorsque celui
qui l’a fait est parti. On peut accepter le tout, ou
simplement une portion ; dans; ce dernier cas, on
écrit sur la note ce qu’on a retenu , et on renvoie
ie reste. Il est rare quon n accepte rien, car
c’est une impolitesse, et même une offense que de
refuser entièrement un présent ; il faut en prendre
au moins une bagatelle.
II y en a qui se contentent d’envoyer avec le
billet de visite, la note des présens : la personne
marque ce qui lui fait plaisir, et renvoie la note:,
alors on va acheter les objets désignes, et on les
fait remettre. Je n’aurois jamais cru que les Chinois
, qui paroissent aussi scrupuleux sur le cérémonial
, fussent capables de ce tour d’adresse ;• mais
je le tiens de quelqu’un qui l’a vu faire à Pékin g.
Les lettres que les Chinois s’écrivent entre eux,
exigent pareillement certaines formalités ; chaque
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