
province ou dans la ville qu’il gouverne. Tous les'
mandarins doivent quitter leurs places à la mort
d’un père, d’une mère, d’un grand-père et d’une
grand’mère.
Lorsqu’un mandarin obtient un poste supérieur
dans une, province où l’un de ses parens est employé
, celui-ci est obligé ¡d’avertir les tribunaux,
rie, Pelring, qui le font passer ailleurs.
Le père et le fils , Toncle et le petit-fils ne peuvent
être dans le.même tribunal. Un petit, mari-
darin a tout pouvoir dans son district ; mais il
dépend dautres mandarins plus élevés, qui eux-
mêmes à leur tour sont subordonnés aux grands
officiers de la province. Les mandarins doivent se
surveiller les uns les autres , et rendre compte de
la , conduite de leurs inférieurs ; ils sont même
responsables des fautes que ceux-ci peuvent commettre
; mais les inférieurs savent les tromper de
toutes les manières. Quant aux grands officiers,
s’ils s’accusent quelquefois entre eux, ce n’est que
lorsqu’ils n’ont rien à craindre de ceux qu’ils cherchent
à détruire.
Si un vol ou un assassinat est commis sans qu’on
découvre l’auteur, le mandarin du district où s’est
passé le crime est destitué.
Les mandarins travaillent de grand matin , et
ne doivent prendre aucune nourriture avant d’avoir
été au conseil.
SUR LES CHINOIS.'1 4 5 7
Aucun d’eüx n’est justiciable tant qu’il est en
place , parce qu’il représente le souverain ; il faut
qu’il soit cassé pour que la justice puisse avoir
droit sur lui.
Ces réglemens prouvent assez les vues sages du
gouvernement ; il a cherché tous les moyens de
contenir les gens en place; et, comme le dit très-,
bien un auteur, rien ne seroit comparable à. Tordre
établi à la Chine, si les mandarins n’écoutoient pas
autant leurs passions (a) ; mais il est si rare de voir
un homme sortir de son emploi sans être devenu
riche, que les Chinois regardent comme un phénix
tout mandarin désintéressé même jusqu’à un cer^
tain point (b). Enfin, c’est un proverbe en Chine,
que l’empereur lâche autant de loups et de voleurs,
qu’il crée de mandarins (c).
Les mandarins, ainsi que je Tai dit plus haut,
sortent des trois dernières classes des citoyens ,
qui sont, les laboureurs , les artisans et les marchands;
cependant le peuple leur obéit aisément,
et leur donne en parlant , les titres de Lao - ye
[seigneur], Ta - lao - ye [grand seigneur], Ta-jin
[grand homme].
On ne parle aux mandarins qu’à genoux, à
fit) Duhalde, tome I I , finge 37.
fé ) Missionnaires*, tome V I I I , page a.i .
(c) Magalhens , page 166.