
èn la traversant, qu’une pagode, deux arcs de
triomphe , quelques pauvres maisons, des jardins
et des terrains abandonnés. Le second faubourg
dans lequel nous restâmes, est beaucoup mieux
bâti.
[*<?•] Peu de temps après avoir quitté cet
endroit , nous nous trouvâmes au milieu d’un
terrain marécageux, sur lequel les Chinois ont
construit une chaussée d’environ cinq cents toises
de longueur, et dont les différentes parties communiquent
entre elles par de petits ponts. Quoique
ce chemin eût été raccommodé nouvellement
avec de la terre et des planches, il y restoit encore
un grand nombre de trous ; ce qui le rendôit fort
dangereux pour les chevaux. Il y a au milieu de
cette chaussée un très-petit village avec un arc de
triomphe.
Après avoir dîné à Jîn-kieou-hien, nous continuâmes
notre route par un beau chemin planté
d’arbres et dans une campagne unie, variée de
temps en temps par des tombeaux.
La poussière étoit moins forte que précédemment;
mais, en général, l'aspect du pays est misérable.
Les villages sont pauvres et en mauvais
état ; les pagodes sont ruinées, et les dieux exposés
aux injures de Fair. On voit presque toujours
k l’entrée de ces temples des figures d’hommes
èt dé chevaux ; elles sont en terre et peintes de
diverses couleurs : à peu de distance on trouve
des cloches qui reposent à terre, et qui paroissent
abandonnées.
[20.] Nous arrivâmes de bonne heure à Hao-
kien-fou. En entrant^dans la ville, et sur l’esplanade
qui est entre les deux portes, nous trouvâmes
sur un massif de pierre cinq petits canons de fer
d’environ trois pieds de long. Ces canons étoient
simplement posés sur le massif, et il. n’y avoit rien
pour les fixer lorsqu’on les tire. Les murailles et
une pagode qu’on laisse sur la gauche après avoir
dépassé la porte , sont à moitié détruites.
En nous rendant chez le mandarin , nous vîmes
de grands espaces entièrement vides, des maisons
de peu d’apparence ; e t, excepté une seule rue
garnie de boutiques fort propres et bien disposées
, nous n’aperçûmes rien de remarquable.
Arrivés chez le mandarin, on nous donna un
guide pour nous conduire dans la maison où nous
devions dîner avant d’aller k la comédie. Personne
ne s’étant présenté pour accompagner l’ambassadeur
, lorsqu’on vint le prévenir que le spectacle
alloit commencer, il partit avec M. Vanbraam en
palanquin : nous montâmes ensuite k cheval , mais
comme celui que j’avois étoit boiteux, je restai le
dernier , et le peuple me jeta des pierres en criant
beaucoup après moi.
L’ambassadeur et M. Vanbraam firent le salut