et de fomenter des factions orç des troubles. Sous
un empereur despote, il en doit résulter, jl est vrai,
des abus de pouvoir, mais ces abus retombent plutôt
sur les grands que sur le peuple. ^expérience
prouve que les mouvemens populaires arrivent plus
souvent sous les princes débonnaires et faciles, que
sous ceux qui sont sévères, parce que les grands ,
Surs de l’impunité avec les premiers , se portent à
des excès qui révoltent les peuples.
Telle est la manière de gouverner à la Chine ;
elle diffère de celle qu’on emploie en Europe ,
mais tous les hommes 11e peuvent être conduits de
me me. Les opinions, les institutions impriment
auxhabitans de chaque pays uq caractère différent,
et il est impossible de régir des Asiatiques cpmmp
des Européens. Les abus qui existent dans le gouvernement
chez les Chinois, tiennent,sans doute
^ |a disposition et au génie de ce peuple , et
vouloir les réformer , seroij: peut-être dangereux.
Quoi qu’il en soit, il est facile de se convaincre,
par ce que j’ai rapporté , que c’est à tort que certains
écrivains ont avancé que la manière de gouverner
à la Chine l’emporte sur celle des autres
pays, que la législation y est parfaite , et que cet
empire ne forme qu’une seule famille, dont l’empereur
est comme le patriarche (a).
(a) Raynai, to.me I , page , et tame VII, page
SU R L E S CHINOI S . % 45*
Une seule chose sur laquelle le gouvernement
soit blâmable , et cependant excusable en même
temps , c’est la défense de sortir du pays ; car
en empêchant la sortie des hommes , c’est fermer
une issue à la population surabondante, qui se
trouve par-là forcée de se dévorer elle-même ; mais
les Chinois ont prévu que l’émigration et la libre
communication des peuples amèneroient des opinions
étrangères, peut-être aussi des étrangers
mêmes, et ils ont craint que leur admission ne
devînt funeste k la tranquillité publique.
Depuis que la Chine subsiste, combien d’empires
culbutés ! que de peuples anéantis et tombés
dans l’oubli ! Si elle est encore intacte, elle le doit
autant à sa manière de voir qu’à sa situation géographique.
En permettant aux Européens de s’établir
chez elle, son antique gouvernement crouleroit
bientôt : le renversement du trône des MoeOrols et
l’asservissement de l’Inde sont des exemples assez
frappans.
C L A S S E S D E S C I T O Y E N S .
I l n’y a point de noblesse à la Chine ; aucun
état n’est fixe ni héréditaire. Un fils succède aux
biens de son.père, mais non à ses dignités. Les
seuls descendans de la famille régnante ont le rang
de princes ; ils possèdent des revenus, mais ils ne
jouissent d’aucun pouvoir. On regarde comme
F f a