
o b s e r v a t i o n s
Je ne parle pas ici du peuple, parce que, dans
tous les pays, il est pins libre que les grands, et
ne suit pas aussi exactement les usages ; cependant
les geps même de la classe ordinaire, k la Chine,
sont cérémonieux quoiqu’avec plus de simplicité
dans leurs manières.
Dans les festins, chaque convive a sa table ;
quelquefois une seule sert pour deux , mais rarement
pour trois. Ces tables rangées sur une
rpême lign e , n’ont point de nappes , elles sont
seulement vernissées et garnies sur le devant d’un
morceau de drap, ou de soie brodée. Dans les
grands repas on en couvre le milieu avec de larges
plats chargés de viandes coupées et disposées-en
pyramides : ces viandes ne servent que pour l’or- ■
nement; les mets destinés aux convives , sont
apportés dans des vases k p a r t, et posés devant
chacun d’eux.
G n commence le repas par boire k la santé
du maître : il est de la politesse de prendre la
coupe des deux mains ,. de l’élever au niveau du
front, de l’abaisser ensuite, et de la porter enfin
à la bouche. On doit boire doucement et pencher
la tasse pour faire voir qu’elle, est vide.
Les Chinois ont à table des. bâtonnets de bois
ou d’ivoire , longs, d’environ neuf k dix pouces ,
qui leur tiennent lieu de fourchettes , et avec lesquels
ils prennent très-adroitement les morceaux
SUR LES CHINO I S . 2 J $
tîe viande, car rien ne se sert en entier : quant
au r iz , comme ils ne font pas usage de cuillers ,
ils portent le vase qui le contient près de la bouche,
et y font entrer le riz, en le poussant avec leurs bâtonnets
; cette manière de manger n’est ni propre
ni agréable. Pendant le repas, on change plusieurs
fois de plats, on boit deux ou trois tasses de vin
et de thé : on se lève avant le dessert, et lorsqu’il
est servi, chacun retourne k sa place.
Les festins durent quatre à cinq heures, et se
donnent assez généralement le soir ; souvent ils
sont accompagnés de la représentation d’une comédie.
En sortant de table on fait un petit présent,
en argent, aux domestiques, et le lendemain on
envoie un billet de remercîment k la personne qui
a donné le repas.
A L I M E N S .
L e s riches se nourrissent bien, et mangent
beaucoup : on ne doit pas s’en étonner, puisqu’k
la Chine l’embonpoint suppose de la fortune et
du mérite. Les gens du peuple , lorsqu’ils ont de
l’aisance, se procurent une nourriture abondante ;
elle consiste principalement en riz , auquel ils
ajoutent des légumes , de la viande de porc , de
la volaille ou du poisson : les pauvres sont réduits
aux herbages et au riz.
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