o b s e r v a t i o n s
Le nom de famille d’un Chinois s’appelle Sing ;
il n’est jamais formé que cFun seul caractère ;
Celui par lequel il est distingué dans ïa famille ^
s’appelle Min g ;
Et le dernier nom qu’il prend, ou titre d’honneur,
s’appelle Hao,
J E U X *
L e s Chinois sont passionnés pour le jeu ; les
grands et le peuple s’y livrent avec une telle fureur,
que plusieurs d’entre eux se ruinent entièrement.
Leurs cartes sont plus nombreuses et plus petites
que les nôtres ; elles sont longues et étroites. Les
dés ressemblent à ceux dont nous nous servons ;
les Chinois en portent toujours avec eux ; ont
trouve même des couteaux dont le manche renferme
deux dés. Lorsque le peuple n’a ni cartes ni
dés, il à recours au Métoua ; c’est un jeu de hasard
fort en vogue parmi les gens de bateaux, et qu’on
joue avec les doigts. Le poing fermé compte pour
rien, et chaque doigt pour un. Celui qui tient le
jeu, nomme un nombre quelconque, en élevant
autant de doigts qu’il lui plaît : par exemple, s’il
prononce six en montrant deux doigts, les autres
joueurs doivent répondre et élever quatre doigts ,
pour compléter, avec les deux doigts du premier
joueur, le nombre énoncé six. Les Chinois vont
très-vite dans ce jeu, et crient fort haut. Celui qui
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perd est obligé de boire du vin ou de l’eau-de-vie ,
et l’on ne cesse que lorsqu’on est assez échauffé
pour ne plus distinguer les doigts. Les Chinois
quittent rarement ce jeu sans être un peu rouges
par l’effet du vin qu’ils ont bu ; lorsqu’ils le sont
trop, ils restentdans leurs bateaux, car ils n’aiment
pas à être vus dans cet état.
Les personnes de distinction ou au-dessus dû
commun, jouent aux échecs ; ce jéu est fort ancien
, et l’on en ignore l’inventeur. Il a , comme
le nôtre, trente - deux pièces , seize pour chaque
joueur ; mais les pièces sont différentes. II n’y a
point de reine : au lieu de huit pions, il n’y en a
que cinq ; mais il y a d’autres pièces en place.
Le damier est composé de soixante-douze cases
formées par neuf rangs de lignes parallèles et par
huit autres transversales. Les Chinois ne posent
pas les pièces dans le vide des cases t mais sur les
points d’intersection.
Le général est placé au milieu de la première
ligne du côté du joueur, ayant à sa droite et k sa
gauche un assesseur, Uh éléphant, un cavalier
et un chariot : ce qui fait neuf piècès ; les deux
canonniers sont placés seuls sur la troisième ligne,
l’un et l’autre vis -k-vis des cavaliers. Les soldats, au
nombre de cinq, précèdent immédiatement les canonniers
, et sont posés sur la quatrième ligne dans
fordre- suivant un soldat en face de chacun des
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