tuyau. Lorsque l’ouvrier tire k lui le pistpn ou la
planchette , il aspire l’air par la soupape du fond ,
refoule'en même temps celui qui est dans la partie
antérieure du soufflet, et Je force d’entrer k travers
la soupape dans le petit canal qui communique
en dehors ; lorsqu’il repousse le pistpn la mémo
opération a lieu du coté opposé* Ce soufflet donne
beaucoup de vent et ne fatigue pas l’ouvrier. On
trouve aussi des Chinois qui raccommodent les
porcelaines et les verres' cassés ; mais ils travaillent
plus proprement qu’en Europe, fpuvrier ne perçant
pas entièrement la p iè ce , mais pratiquant
seulement deux trous de biais , dans lesquels il
introduit avec force les deux extrémités courbées
de l’attache ; de manière quelle serre et réunit
exactement les deux morceaux sans paroître en
dessus. J’ai vu des verrjuaes qu’on avoit ainsi raccommodées
: on pouvoir compter plus d’une centaine
d’attaçhes. On conçoit que dans Je verre les
attaches doivent paroître k travers la matière, et
qu’il n’en est pas de même dans la porcelaine, où
elles sont en dessous du plat.
Les artisans dont on rencontre un plus grand
nombre dans les rues, sont les barbiers* .11 est k
remarquer que c ’est lk comme en France, où
presque tous les barbiers sont d’une même pro-
vince; ils portent avec eux tout l’attirail nécessaire,
m siège t de l’eau chaude, des rasoirsdes brosses.,
s u r l e s c h i n o i s ; 1 7 1
et mille petits ustensiles que les Chinois emploient
dans leurs toilettes. Les barbiers rasent avec soin
tous les poils du visage, hors les cils et les sourcils
; ils ajustent les sourcils, nettoient les oreilles
et tressent les cheveux. Pour se faire reconnoître,
ils portent un fer double et recourbé, qu’ils font
résonner en passant les doigts entre les branches
et en Je s retirant brusquement. Les rasoirs chinois
n ont pas la forme des nôtres ; ils sont courts, et
carrés k leur extrémité antérieure.
La classe la plus nombreuse après celle des
barbiers, est celle des porte-faix : ces gens sont
très-adroits k remuer ou porter de pesans fardeaux,
au moyen de leviers dont iis entendent bien l’efîèt.
Iis forment un corps , ont un chef et sont tous
enregistrés. En général, tous les Chinois s’occupent
à quelque travail t il en est qui se louent
pour porter des palanquins , d’autres vendent des
drogues, disent la bonne aventure, font des tours
de force ., &c. ; enfin, il n’y a pas de métier qu’un
Chinois ne fasse pour gagner de quoi vivre.
A la Chine , tout rapporte de l’argent ; et celui
qui vient emporter les immondices d’une maison,
donne en échange quelques monnoies on des légumes.
Quelque sobres que soient les Chinois, et
malgré leur industrieuse activité, un grand nombre
d’entre eux néanmoins sont dans la misère : on
ne leur refuse pas l’aumône, il est vrai ; mais