et des montagnes qui sont éloignées^: la
terre est toujours rougeâtre.La campagne est belle,
coupée par des ruisseaux, et garnie de très-petits
villages, dont les maisons paroissent fort bonnes ;
parmi celles-ci on en distingue de grandes, et qui
sont des sucreries. La canne à sucre étoit déjà
plantée dans les champs' où l’on avoit recueilli
lorge; elle avoit prés d’un pied de hauteur : nous
vîmes beauçoup de buffles dans la campagne.
La rivière fait un grand nombre de détours, et
Jajsse plusieurs bas-fonds à découvert.
{29.] Le terrain est montueux, et plat dans certains
endroits ; les collines, souvent placées sur le
bprd d e là rivière , sont en général rougeâtres et
composées de grands bancs de dix à douze pieds
d’épaisseur, fortement inclinés ( n.a 7 7 ).
il Nous aperçûmes quelques villages auprès desquels
il y avoit des roues pour élever les eaux de
la rivière et les conduire dans la campagne.
Nous passâmes devant une tour de sept étages,
et une autre de cinq, fort vieille et sans comble,
avant que d’être à Nan-kang-hien. Cette ville est
petite, mais assez bien bâtie. Les dehors en sont
bien cultivés , et l’on y fait venir des légumes.
Nous ne vîmes rien de curieux dans cet endroit,
qu’une belle pagode, dédiée à Confucius.
La statue de ce philosophe n’y est pas , on ne conserve
que sa tablette, ou plutôt son nom. Cette
pagode paroît peu fréquentée , ce dont on s’aperçoit
facilement à l’odeur de moisi qui se fait
sentir en y. entrant. Il y a dans la salle principale
une coupole surmontée d’une lanterne â jour , où
l’on a peint les Koua [figures symboliquesJ. Ôn a
construit dans favant-cour un pont de trois arcjies
sur un petit bassin, et un peu en avant, trois portes
en fbyme d’arc de triomphe.
On trouve un peu plus loin, près de la rivière,
une autre pagode, mais elle étoit fermée, et nous
ne pûmes la visiter. Le peuple, rassemblé pour
nous regarder , étoit assez nombreux ; nous vîmes
plusieurs femmes , dont deux, assez jolies, nous
parurent fort peu timides ; les hommes ne sont pas
bien de figure.
[30.] Le terrain offre le même aspect : on voit
des bamboux, des pins , des lilas et des arbres à
suif. Les maisons sont bâties dans les plateaux qui
se trouvent entre les collines.; quelques villages
sont sur le bord de la rivière. Nous vîmes auprès
d’un de ces villages une tour de sept étages et trois
roues pour élever les eaux ; une d’elles avoit deux
rangées de bamboux creux placés à sa circonférence.
Pour augmenter la force du courant et
faire tourner ces roues aveç plqs de rapidité,
les Chinois plantent des piquets qui occupent la
moitié de la rivière, mais ces piquets se pourrissent
, et lès bateliers, ne les voyant- plus , s’en