malgré les pavillons qui sont construits sur chacune
des portes. De dessus les murailles on domine
toute la ville ; elle est d’une moyenne grandeur, et
des jardins et des terres labourées en occupent une
partie. Excepté une pagode , quelques édifices k
deux etages, et un petit nombre de bonnes maisons,
les bâtimens en général sont de peu d’apparence.
Lorsque l’ambassadeur entra dans la ville , on
tira trois coups, et deux soldats k cheval l’accom-
pagnèrent jusqu’k la maison où le mandarin du
lieu, et plusieurs officiers vinrent le visiter. L’un
d’eux voyant l’embonpoint de M. Vanbraam, se
récria beaucoup, en disant qu’il devoit être riche
et spirituel. Telle est, ainsi que je l’ai déjk dit,
la manière de penser des Chinois : on doit présumer,
d’après cela, quelle opinion ils avoient de
quelques-uns de nous.
Jusqu’k présent nous avions vu un grand nombre
de corbeaux dans la province de Petchely ; ces oiseaux
disparurent en partie , et le peu qui en resta
avoit un collier blanc.
[ 24. ] Les chemins sont bordés d’arbres ; la
campagne est unie , et le terrain paroît bon. On
aperçoit dans les champs un grand nombre d’arbres,
fruitiers ; mais on en voit également plusieurs qui
ne sont bons k rien, et qui entourent les tombe^x.
Les villages sont toujours chétifs et misérables ; on
trouve
trouve aux environs des cylindres de pierres cannelées
, que les Chinois roulent sur les pailles pour
en faire sortir le grain.
Arrivés au village de Tsy-ho-hien-ngan-chan, on
nous servit des poires très-grosses, fort bonnes,
et semblables aux beurrés; j’en mesurai une, elle
avoit cinq pouces trois lignes de hauteur, sur quatre
pouces six lignes de diamètre , et treize pouces et
demi de circonférence.
On rencontre un petit nombre de Chinois dans
les chemins , et fort peu dans les champs : depuis
Pek ing, la population nous parut généralement
médiocre dans les villages ; et si les grandes villes
nous semblèrent plus peuplées, il ne faut pas s’en,
éfonner, puisqu’elles sont le rendez-vous des gens
de la campagne qui y viennent en grand nombre
pour vendre ou acheter des denrées.
[25.] La campagne offroit le même coup d’oeil
que la veille , mais la poussière etoit plus cônsi—•
dérable. Les maisons sont mauvaises; les toits n’en
sont pas aussi plats que dans la province de Pet-
chely, et ils sont ordinairement faits de paille ou
de tuile.
Dans ces cantons , les corps-de-garde contiennent
cinq soldats : k 1 approche des mandarins ils
sortent de la maison et se placent sur une ligne :
ils sont grands, vigoureux, et portent pour armes
des ^èches, des arcs et quelquefois des fusils. Les
TOME II. B