H est fait de bamboux, couvert en nattes et s’en-
lève après la fête (n .'9t ) . Trois bonzes officient
pendant ia cérémonie ; iis sont rasés et appartiennent
à ia secte de Fo ; ils ont des robes d’étoffes
grises, mais quelquefois noires. Le bonze principal
porte en outre une écharpe rouge par-dessus
sa robe. Ces prêtres sont très-recueiilis, et frappent
de temps en temps sur un bassin de cuivre en
faisant des prières. Lorsque le premier des bonzes
offre du riz aux dieux, il i’éiève plusieurs fois avant
de le répandre ; mais lorsque c’est du vin , il y
trempe auparavant ses doigts et en asperge la terre
devant et à côté de foi. Dans l’après-midi du jour
ou la fête finit, les prières sont plus longues. Le
bonze s’embarque à ia nuit dans un bateau ; il fait
Je tour de la baie, jette des papiers, et iâche dans
Ja mer un crabe, action dont je n’ai pu apprendre
la raison : « c’est ia coutume » , m’ont répondu les
Chinois, et iis ne m’ont rien dit davantage.
Vers ies dix heures du soir on dresse deux
tabies, dont une est plus éievée que i’autre. On
pose sur ia première des offrandes consistant en
fruits ; on y met en outre deux petits vases et une
clochette : sur ia seconde table on piace un vase
et des chandeiies parfumées. Le premier bonze,
avec son écharpe rouge et ayant sur ia tête un
bonnet découpé (n ° .p ), pfos élevé du derrière que
sur Je devant, gaionné en or et surmonté d’un gros
SUR LES CHINO I S . 3 7 7
bouton à quatre faces plates ornées de petits miroirs
, se tient assis devant la table , ayant ies deux
autres bonzes à sa gauche* Après avoir prié pendant
quelques momens, il s’attache derrière ia tête
une bandeiette à. laquelle pendent deux longs rubans
marqués de caractères : ces rubans prennent
naissance auprès des oreilles et tombent sur sa poitrine
; il les prend de temps en temps entre ses
doigts , ies élève à. la hauteur de ses yeux, et ies
laisse retomber après avoir prié. Vers la fin de ia
cérémonie , on fait une espèce de cône en terre
humide, dans lequel 011 plante un grand nombre
de chandelles parfumées : on brûle ensuite un cheval
de papier, et 011 pratique , à peu de distance
de la chapelle , plusieurs sentiers bordés par de
petits monticules de sabie , sur lesquels on met
également des chandelles parfumées. Le bonze se
promène dans ces intervalles, et récite des prières.
Pendant le temps que dure ia fête, ies musiciens
jouent des instrumens et font un bruit extraordi^
naire , qui ne cesse que le second joür vers ies
deux heures de la nuit que la cérémonie est achevée
et que chacun se retire chez soi.
Les Chinois ont en outre plusieurs fêtes particulières
, par exemple, pour célébrer la soixantième
et la quatre-vingtième année de leurs parens; mais
ces fêtes n’ont iieu que dans ia famiiie.