
d années, il existe des chemins à ia Chine. Ce n’est
donc pas sans étonnement qu’on trouve la phrase
suivante dans I ouvrage de M. Barrow (a), « II n’y
» a pas de chemins à la Chine , excepté près de la
» capitale, et dans les endroits où les montagnes
» interrompent le canal ; enfin , there is scarcely a
y> road in the whole country that can be ranked beyond
» afôot-path : if n’y a pas de chemin dans tout le pays
» qui surpasse un sentier. :» Cette assertion est
un peu exagérée, sur-tout de la part d’un auteur
qui a voyagé k la Chine , et qui joint le coup d’oeil
d’un observateur, k beaucoup d’érudition. Mais en
lisant le livre de M. Barrow, on s’aperçoit facilement
qu il a souvent adopté l’opinion d’un homme
dont la partialité contre les Chinois est bien connue,
et qui s’est étrangement trompé sur ce qu’il a rapporté
de ce peuple.
Après avoir fait près de six cents lieues par terre
dans I empire de la Chine, je puis assurer que l’on
y trouve des grands chemins, non pas aussi soignés
qu’en Europe, mais la plupart larges et plantés
d’arbres : il est vrai qu’ils ne sont pas ordinairement
paves ; et certes cest un grand inconvénient, car
dans les temps de pluie, iis sont ou creusés par les
eaux, ou couverts par la boue ; et dans les temps
secs , iis sont remplis de poussière, k un tel point
(a ) Barrow,/wg'. j i j .
qüë les voyageurs sont obligés, pour se gârantir les
yeux, de porter des lunettes garnies de cuir, qui
s’appliquent exactement sur la peau. Je ne dirai
riêri des chemins de la province de Quang-tong,
pareé qüe dkfis cètte partie de l’empire les transports
et les voyages se faisant toujours par eau ,
il n’y a que des routes de travèrSe : celui qui passe
sur la montagne de Mey-Iin, est pave ou garni de
cailloux. J’ai vti k Ky-ngan-fou, ville du ICiang-sy,
des chemins pàvés et en bon état. Lorsque hoüs
quittâmes nos bateaux et que nous allâmes par
terre , la route n’étoit ni garnie de cailloux, ni
bordée d’arbres ; au delk du fleuve Yang-tse-kiang,
dans les provinces de Hou-kouang et de Kiang-
nart, élïe étoît presque impraticable ; mais k mesure
qùè nous noüs élevâmes plus au nord , elle devint
meilleure, et dans beaucoup d’endroits on voyoït
des arbres des deux côtés. Après avoir passé le
fleuvè Hoang-ho , k Pè-tsiu-tcheou, les chemins
s’élargirent , et étoient souvent garnis d arbres;
noüs y vîmes un plus grand nombre de Voÿagéurs,
de charrettes, de mulets et de chevaux.
Les chemins dans lè Chan-tong et le Petchely
sont généralement larges ét bordés d’àrbres ; ils
Sont remplis de poussière : c’est un grand désagrément
, sans doute, mais qui cependant a son
avantage , car nous roulions doucement sur ces
routes en terre ; ku lieu que, dans les bourgs , qui
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