
Le grain s’échappe k mesure que fa machine ouvré'
la terre. Deux Chinois conduisent ce semoir , qui
ne peut convenir que dans une terre très-légère
( n-° 4 S ) -
Les corps-de-garde de cette province sont assez
rapprochés; ils consistent dans une maison, une
ecurie et une espèce de tour carrée sur laquelle
if y a un petit pavillon. Deux ou trois soldats habitent
ces corps-de-garde, qui sont presque tous
délabrés, ce qui doit surprendre quand on pense
qu’ils sont peu éloignés de la capitale.
[22.] Après avoir traversé quelques pauvres
villages , et suivi un chemin un peu plus poudreux
qu’k l’ordinaire , nous arrivâmes k la ville
de Kin-tcheou , où nous ne vîmes de curieux que
trois arcs de triomphe, une pagode k trois étages,
et une tour fort ancienne, qui en a onze avec un
comble entouré de cercles de fer.
La campagne après la ville continue d’être plate,
avec des villages de distance en distance. La terre
est argileuse et grise ; la poussière fut moins considérable
que le matin : les chemins bordés d’arbres
offroient un beau coup d’oeil. Comme ils font quelquefois
des coudes assez considérables, nous nous
imaginâmes de suivre un sentier k travers la campagne
; et Dieu sait où il nous auroit conduits, si
un petit Chinois n’eût couru après nous k toute
bride : nous rîmes beaucoup en le voyant venir ; ses
ttas et ses jambes alloient comme les ailes d’un moulin
; il arriva tout essoufflé , et nous reprîmes avec
lui la vraie route. Après quelque temps nous vîmes
le Yun - ho , ou canal impérial, sur lequel il y
avoit beaucoup de bateaux. Enfin , après avoir
suivi un chemin creux, nous entrâmes dans le faubourg
de la ville de Te-tcheou, première place de
la province du Chan-tong. Les boutiques étoient
pour la plupart garnies de chapeaux, et neprésen-
toient rien d’extraordinaire.
L’ambassadeur fut reçu ici en cérémonie. Les
soldats se tinrent rangés en ligne k l’entrée de la
ville ; ils battirent sur un Lo ou bassin de cuivre,
tirèrent des boîtes lors de son passage, et le gouverneur
de la ville vint le visiter dès le moment
qu’il sut son arrivée.
[2 3.] L’ambassadeur alla seul avec M. Vanbraam
chez le mandarin ; car nous étant trompés de chemin,
nous n’arrivâmes que quelque temps après.
La première cour est spacieuse, et fermée par trois
portes; la seconde est plus petite, et entourée de
bâtimens. C ’étoit dans cette dernière qu’on avoit
dressé la salie de la comédie ; elle étoit fort bien
disposée et ornée de rubans de couleur plissés de
différentes manières.
L’ambassadeur et M. Vanbraam se trouvoient
en face dans une grande salle ouverte, assis sur
des coussins, aya,nt yls-k-vis d’eux les mandarins.