O B S ERV A T IONS
ans ; mais ii a été réduit à vingt-sept mois . pendant
sa durée on ne peut remplir aucune place ;
un mandarin doit tout quitter, à moins que l’em-
pereur ne lui ordonne de continuer ses fonctions ,
en Je dispensant du cérémonial accoutumé. La tristesse,
ia douleur et ia retraite auxquelles les Chinois
se livrent dans ce temps , sont considérées
comme des marques de leur reconnoissance pour
les soins que, dans leur jeunesse , ils ont reçus de
leurs parens.
Personne ne peut se dispenser d’observer le
deuil, et il est plus ou moins long suivant le degré
de parenté.
Un père porte trois ans le deuil de son fils aîné,
lorsque celui-ci n’a pas laissé d’enfans.
A la mort de l’empereur, le deuil est générai,
tous les tribunaux sont fermés, et les grands mandarins
sont uniquement occupés de cérémonies
funèbres.
Lorsque l’impératrice, mère de Kang-hy, mourut
[en 17:18], les tribunaux furent également fermés
, comme cela se pratique à la mort de l’empereur
; les mandarins ôtèrent la houpe rouge de
dessus leurs bonnets , et cessèrent de porter tout
ornement quelconque.
Les deuils se divisent en trois temps : dans les
premiers mois, Fhabit de deuil est fait d’une espèce-
de toile de chanvre rousse et grossière ; le bonnet.
est de la même étoffe , et une sorte de corde sert
de ceinture. On porte dans le second temps un
vêtement , unr bonnet et des souliers blancs. Durant
la troisième période il est permis de s habiller
en soie, mais on doit conserver les souliers blancs
ou en prendre de toile bleue.
Dans les premiers momens, les Chinois montrent
à l’extérieur une grande douleur; ils ne se
rasent point la tête , et affectent, par un air d’abandon
et négligé , de prouver combien ils sont
affligés de la perte qu’ils ont faite.
Les Chinois portent toute leur attention à se
préserver de tout accident, et leur plus grand
soin est de mourir avec le même nombre de membres
qu’ils ont reçu de la nature. Quelques-uns
poussent même la précaution jusqu’à garder les
poils et les ongles qu’ils coupent, pour les emporter
avec eux dans la tombe. Ce préjuge des Chinois,
d’envisager comme un grand malheur la perte d’un
membre , fait que chez eux la peine la plus in^
famante est celle d’avoir la tête tranchée,
Chacun veille pendant sa vie à sa conservation
future, et l’idée de se préparer une demeure
convenable pour le temps qui suivra leur
trépas, les porte à acheter d’avance Jeurs cer^,
çueils ; c’est même souvent le fils qui en fait
présent à son père, Plus ce cercueil est magnifique
, plus le père est satisfait, et plus il met.