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excepté quelques maisons en terre, et des pagodes
en briques bâties sur ia chaussée.
Nous vîmes dans l’après-midi des bateaux avec
des voiles de toile, les autres les ont de nattes
qui se plient par feuilles, comme un paravent. Un
grand nombre de corbeaux passèrent le soir près
de nous, se dirigeant du côté du sud.
Nos bateaux étoient lourds et maïioeuvroient
difficilement. Lorsque les Chinois veulent s’arrêter,
ils laissent tomber une ancre par derrière : dans
le cas oit le bateau s’éloigne trop du rivage, un
matelot porte alors une ancre à terre , et l’on
vire dessus pour s’en rapprocher : ces ancres, ou
plutôt ces grappins ont quatre branches , dont
trois sont pointues, et la quatrième a un anneau
auquel est attachée une chaîne de fer qui sert à
déraper l’ancre ; ensuite on l’enlève à l’ordinaire.
II y a en outre sur l’avant du bateau une grande
rame pour ie diriger. Les poulies ressemblent aux
lîôtres, elles ont de quatre à cinq pouces de diamètre
; mais elles sont en petit nombre , et les
Chinois ne les emploient pas par-tout où elles seyaient
nécessaires.
[ iof] Le canal continue d’être bordé des deux
côtés par une chaussée d’environ vingt k vingt-
cinq pieds de largeur, sur dix k douze de hauteur ,
coupée quelquefois par des écluses. Nous eûmes
le matin des rizières k notre gauche , et le lac
î) È P ERING.
ÎCao-yeou-hou à notre droite. Ce lac occupe un très-*
grand terrain , et forme presque le demi- cercle ;
son diamètre est si considérable qu’on distingue,
avec peine les terres de la partie occidentale. Nous,
aperçûmes dans son étendue un grand nombre de
bateaux pêcheurs.
Dans l’après - midi nous vîmes quelques maisons
, des pagodes et une écluse ; la porte en étoit
soulevée , et l’eau s’écouloit dans les terres avec
beaucoup de rapidité ( n.' 4 7 ). Nous passâmes
pendant la nuit la ville de Kao-yeou-tcheou.
[ r i .] Le canal coule toujours entre des jetées
faites avec de la paille ou des roseaux dont on a,
soin de former des amas considérables, qu’on renouvelle
à mesure qu’on en consomme une partie :
on a également pratiqué dans certains endroits,
en avant de ces digues > des. chemins en planches
élevées sur des pieux, et qui: servent pour le passage
des chevaux. Les Chinois n’ont pu nous expliquer
pourquoi on n’en voyoit pas par-tout.
[12.] Nos bateaux s’étant arrêtés avant de passer
la ville de Yang-tcheou-fou , nous allâmes visiter
une pagode voisine. On trouve en entrant deux
arcs de triomphe, l’un bâti au bas de Fescalier
et l’autre au haut (n.° I2). La pagode est considerable
et bien entretenue : le pavillon principal
contient un dieu , deux guerriers ; et plus loin, trois
autres dieux rangés sur une même ligne, assis;
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