
sa longueur, fautre à l’endroit où la rivière se
partage en deux, et court au nord et à l’est : ce
dernier édifice est beau , bien entretenu et peu
éloigné d’une pagode.
Nous passâmes devant un grand nombre de
bateaux, tous placés à côté les uns des autres et
servant de demeures à des filles publiques ; elfes
se tinrent constamment dehors pour nous considérer.
Nous employâmes une heurè et demie pour
traverser Fo-chan; mais la marée nous étant contraire
, nos bateaux alloient très-doucement. La
longueur du bourg peut être d’une lieue environ.
Les missionnaires ont beaucoup parlé de cet endroit
, et ils en .ont, je crois, considérablement
exagéré la population.
Fo-chan est très-étendu, mais ses maisons n’ont
point de profondeur , car nous distinguions la
campagne à travers les intervalles qu’elles lais-
soient entre elles. Quant aux habitans , ce que
nous en vîmes ne prouve pas qu’ils soient en très-
grand nombre ; dailleurs, il en faut retirer tous
les gens de bateaux, dont il y a une grande quantité
, et dont la plupart n’appartiennent pas au
bourg, mais viennent du dehors.
Il n y avoit pas long-temps que nous avions
quitté Fo-chan , et nous faisions tranquillement
notre route par une nuit très - obscure , lorsque
tout-k-coup les Chinois jetèrent des cris, battirent
sur les , bassins de cuivre , les soldats firent résonner
leur conques marines , et tous les bateaux
allumèrent en un instant leurs lanternes . tout ce
mouvement étoit pour prendre un pauvre Chinois
qui, profitant de l’obscurité profonde, sapprochoit
doucement dans son petit bateau pour tacher de
dérober quelque chose : malheureusement pour
lui il avoit été aperçu par les soldats, q u i, ayant
fait éteindre tous les feux, ne les rallumèrent qu’au
moment où le mal-adroit, entoure de toutes parts
et dans l’impossibilité de fuir , fut ;arrête.
Arrivés près des jardins de fleurs qui sont à peu
de distance de Quanton, nous trouvâmes les Han-
nistes qui entrèrent dans le bateau de l’ambassadeur.
Un instant après, notre troisième mandarin
envoya prier M. Titzing de continuer sa route
jusqü’k Quanton, où le gouverneur de la ville i’at-
tendoit ; mais nos bateaux n’étant arrivés qu’à une
heure après minuit, nous ne trouvâmes personne.
[ io.] Nous descendîmes le matin à terre sans
aucune cérémonie , et de la même manière que
cela se pratique lorsque l’on arrive de Macao. On
déchargea les bateaux, et les effets furent transportés
dans la factorerie Hollandoise. Les Chinois
apportèrent avec grand appareil, dans la matinée,
la lettre de l’empereur : l’ambassadeur la reçut et
fit le salut d’usage.
Nous partîmes tous l’après-nridi pour nous