
II y a eu un chaos qui a précédé la formation
du ciel et de la terre, le repos et le silence. Le Tao
est fixe et ne change pas ; il produit toutes choses ;
ÍÍ est grand : la règle du Tao c’est lui-même. Celui
qui veut s’unir au Tao est nommé Ching : c’est le
vrai sage ; il doit être sans passions , rejeter les
Mens et les dignités , ne s’occuper que du néant,
observer le silence , né pas blâmer ce qui existe,
vivre comme s il ne vivoit pas, et être touché de
compassion pour les autres.
Lao-tse établit l’immortalité de Famé : ayant
trouvé fe culte des génies institué, il admit des divinités
subalternes, inférieures aux génies, il leur
rendit un culte, et déifia plusieurs empereurs et un
grand nombre de personnages célèbres.
Les sectateurs de Lao-kiun ou les Tao-tse font;
consister le bonheur dans une parfaite tranquillité ï
jhomme sage , selon eux, doit écarter fes désirs et.
les passions violentes capables de porter le trouble
dans Famé; il doit couler ses jours sans peine et
sans inquiétude, soit pour le passé, soit pour le
présent ou Favenir, et placer enfin la suprême
felicité dans le plus grand repos. Mais comme ce
repos ne pouvoit manquer d’être troublé par la
pensée d’une fin , les Tao-tse s’adonnèrent à la
chimie, et travaillèrent à composer un breuvage qui
donnât l’immortalité. L’espoir d’éviter la mort leur
attira beaucoup de sectateurs parmi les mandarins*,
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et sur-tout parmi les femmes. Quelques empereurs
même, persuadés de l’existence d’un breuvage qui
pouvoit les faire jouir à jamais d’une vie délicieuse,
se livrèrent entièrement aux opinions des Tao-tse.
La> superstition augmentant toujours , ceux-ci obtinrent
le titre de docteurs célestes, et leur chef
fut honoré de la dignité de grand mandarin.
Séduit par les promesses des Tao-tse qui lui
avoient promis la communication avec les esprits,
un des frères de Ming-ty des Han apprenant qui!
existoit dans le pays de Tien-tso [ Indostan} un
esprit appelé Fo ( n.° 8p) , pressa l’empereur de
le faire venir. Des ambassadeurs se mirent en route
et pénétrèrent jusque dans FInde, où ayant rencontré
deux Chaînon ou prêtres, ils les emmenèrent
avec des livres théurgiques, et des imagés de Fo ou
Boudha peintes sur des toiles. L’ambassade fut de
retour à la Chine k la huitième année de Ming-ty,
Fan 69 de J. C. Depuis cette époque, la secte de
Fo s’est extrêmement répandue dans la Chine.
Elle met une très-grande différence entre le bien
et le mal ; elle établit des peines et des récompenses
après la mort, et reconnoît la métempsycose
ou la transmigration des ames enseignée
par Boudha , qui dit qu’outre le corps qui naît,
s’accroît et meurt, il y a dans l’homme une aine
qui ne se détruit pas, qui existe avant le corps,
qui lui ¡sqryit, et qui, après ayoïr sqbi différentes