
long et garni de boutiques. .Les murailles cfê fâ
ville sont mauvaises. Le quartier que nous tra-
versâmes n étoit occupé que par des maisons dé
peu d’apparence; mais étant éloignés du centre de
la ville, il nous fut impossible de juger de Fin-
terieur. Le hasard, car nous étions sans guides ,
nous ayant conduits à une autre porte, nous nous
trouvâmes dans la campagne ; elle est très-jolie et
coupée par des ruisseaux. Un chemin pavé nous '
ramena dans le faubourg , e t, après une heure de
marche, nous rentrâmes dans nos bateaux. Un
très-petit nombre de Chinois nous suivit ; nous
en vîmes fort peu durant notre promenade, et la
quantité de ceux qui étoient sur le rivage, pour
nous regarder , n’étoit point du tout considérable.
On ne voit pas beaucoup de bateaux sur la rivière,
et rien n’annonce une ville du premier ordre.
A peine etions-nous en route., que nous revînmes
sur nos pas pour changer une partie de nos vivres
qui étoient gâtés. Repartis, pour la seconde fois,
nous passâmes une demi-heure après devant une
tour de neuf étages, qui a la forme d’un cône
tronqué ; elle est. noire, sans comble, et paroît
très-ancienne. Le terrain est plat et entremêlé de
collines ; les montagnes sont tantôt proches et
tantôt éloignées de la rivière»
Arrêtés à Touy-fong, nous allâmes dans ce
bourg qui est considérable ; les rues, où l’on voit
beaucoup
beaucoup de boutiques , sont pavées avec des briques
et de petites pierres. Étant entrés dans une
maison qui avoit de l’apparence, nous remarquâmes
le plafond de la première salie disposé en coupole
et très-bien travaillé : il y a dans la cour, qui est
au milieu de la maison, des pierres placées debout,
sur lesquelles on a grâvé le nom et la qualité
du propriétaire. Les boiseries de l’appartement principal
sont vernissées, et dans une des pièces on
voit une grosse lampe suspendue.
Plusieurs maisons du bourg nous parurent aussi
bonnes que celle que nous venions de visiter. Les
Chinois nous en montrèrent une appartenant à un
mandarin qui s’étoit enrichi : les murs en sont neufs
et les portes vernies, mais le temps ne nous permit
pas d’y entrer.
Les chemins en-dehors du bourg sont bordés
d arbres. Dans certains endroits on voit des Chi-<
nois occupés à faire des cordes de bambou.
L’homme qui les travaille est monté sur un écha-
faud de douze à «juinze pieds de haut, et la corde
descend à mesure qu’elle est tressée. Lorsqu’elle
est achevée , on la met à tremper dans un trou
dans lequel on a versé de l’urine. Les habitans
du bourg restèrent fort tranquilles ; quelques-uns
nous suivirent, et parurent très - contens lorsque
nous nous arrêtâmes à considérer leurs maisons.
Le terrain, dans les environs, est sablonneux
TOME II. jT