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nord on emploie la paille de millet ; celle qui pio-
vient de l'espèce de millet appelé Ko-tse, ou panis,
est préférée. Dans les provinces du sud on sè
sert de celle du riz. Les Chinois mêlent aussi avec
la paille et les fèves un peu de son, qu’ils arrosent
avec de l’eau.
Les chevaux auroient assez de cette nourriture,
si les valets d’écurie leur en donnoient la ration
complète; mais étant par fois peu nourris, ils ne
peuvent pas toujours soutenir une longue course.
Ils ont de la force en apparence, cependant ils sont
foibles du devant et demandent à être soutenus ;
ca r , sans cette précaution , ils s’abattent facilement.
Les Chinois étoient étonnés de ce que nous
prenions soin nous-mêmes de nos chevaux , et de
ce que nous leur faisions donner à manger devant
nous : c’étoit notre propre intérêt, et nous étions
obligés d’y tenir scrupuleusement la main pour ne
pas rester en route.
En un mot, le sort des chevaux de poste est
misérable ; à moitié nourris , aussi-tôt qu’ils arrivent,
après avoir fait cinquante à soixante ly,
ou six à sept lieues , on leur ôte la selle, et on
les abandonne jusqu’à ce qu’un Chinois vienne les
chercher pour les conduire dans des écuries ouvertes
par devant, seulement à l’abri du vent de
nord et tournées du côté du sud ; disposition qui
cependant n’a pas toujours lieu.
Nous
SUR LES CHINOIS* ±2$
Nous n’avons point vu de beaux chevaux pendant
tout notre voyage : ceux de la seule ville de
Te-tcheoü , darïs la province de Chan-tong, sont
renommés ; néanmoins , ils ne nous ont paru que
plus forts et plus vigoureux que ceux que nous
avions trouvés dans les autres places.
ÉTOFFES ; TOILES.
L e s Chinois font remonter à la plus haute
antiquité l’usagé de la soie, et en attribuent l’invention
à la femme de l’empereur Hoang-ty, en
2.602. avant J. C. II est à remarquer que presque
tous les peuples s’accordent à dire que les femmes
ont été les premières qui aient trouvé l’art de filer:
les Egyptiens attribuoient Cette découverte à Isis ;
les Lydiens , à Arachné; et les Grecs, à Minerve.
Quoiqu’il soit difficile d’assigner l’époque à.
laquelle les Chinois commencèrent à faire des
tissus de soie, il est certain que l’origine en est
très-ancienne, puisque les annales du règne des
Tcheou, 780 ans avant J. C . , font mention d’une
étoffe de soie qui est le brocard.
La Chine fournit une prodigieuse quantité de
cette matière ; presque tout le monde, à l’exception
des paysans et du peuple, porte des vêtemens de
soie. La meilleure provient du Tchekiang ; pour
être bonne, elle doit être blanche , douce et fine.
On en fabrique dans le Kiang - nan une grande
TOME II. p